La crise de 2008 ? Comparée à la crise du coronavirus, c’était du gâteau. Le FMI est quasiment formel : il s’agit de la pire crise économique depuis la Grande Depression des années 30. Et le pire dans cette histoire c’est que ce n’est la faute à personne, du moins politiquement parlant… une première.
« C’est une crise où le choc économique est quelque chose qui n’est pas exactement contrôlé par les politiques économiques », a déclaré le Chef économiste du FMI.
Adieu les 3% de croissance de 2020, bonjour les 3,3% de récession
Mardi 14 avril 2020, le Fonds Monétaire International (FMI) a dévoilé sa nouvelle estimation de croissance pour l’année 2020. Avant la crise du Covid-19, le FMI estimait que le PIB mondial allait grimper de 3%... désormais le FMI s’attend à ce qu’il se contracte de 3,3%. Du jamais vu depuis près d’un siècle (hors Deuxième Guerre mondiale).
Désormais, cette crise est appelée « Le Grand Confinement » (The Great Lockdown en anglais) par le FMI, en comparaison à la Grande Depression des années 30. Car le FMI est convaincu que les deux crises, économiquement parlant, sont comparables. En tout cas, « il est très probable que cette année l’économie mondiale connaisse sa pire récession depuis la Grande Dépression, dépassant ce qui a été vu durant la crise économique mondiale il y a une décennie de ça » a déclaré Gita Gopinath, Chef économiste du FMI.
Malheureusement, la zone euro sera la plus touchée : le FMI s’attend à une récession de 7,5% contre 5,9% pour les États-Unis. La Chine va continuer sa croissance, fortement ralentie, avec un PIB en hausse de 1,2%. L’Italie et l’Espagne, les deux pays les plus durement touchés en Europe, connaîtront les pires des récessions : 9,1% et 8% respectivement, alors que l’Union européenne refuse de lancer les « coronabonds » pour soutenir la reprise européenne.
Une reprise partielle en 2021 ?
La bonne nouvelle, pour l’économie mondiale, est qu’elle devrait rapidement se relancer. Le FMI a fait grimper son estimation de croissance pour 2021 de 3,4% en janvier 2020 à 5,8% le mardi 14 avril 2020… mais la croissance partira de plus bas, l’économie mondiale terminant l’année en récession. 2021 sera donc une année de récupération partielle du PIB perdu, sans réussir à totalement compenser les pertes. Et le tout sous réserve que la crise sanitaire soit terminée ou, tout du moins, endiguée et sous contrôle.
Les inégalités vont exploser
Interrogé par la chaîne CNBC, Gita Gopinath a prévenu : « quand vous avez une dépression profonde de ce type, il y a malheureusement toujours une énorme perte de revenus pour les personnes en bas de l’échelle des salaires, donc la pauvreté peut augmenter, les inégalités peuvent augmenter ». Et ce malgré les efforts des gouvernements pour soutenir l’emploi et maintenir les salaires, comme c’est le cas en France : le chômage partiel, s’il n’est pas complété par l’entreprise, entraîne une baisse de salaire de près de 16%.