La route s’annonce périlleuse pour l’avenir de Vélib’ à Paris, alors que la commission d’appels d’offres a entériné la proposition de Smoove au détriment de celle de JC Decaux. L’enjeu est de taille, puisque le contrat de gestion court sur une période de 15 ans à compter de janvier prochain.
Le géant de l’affichage publicitaire et du mobilier urbain est à la tête du système de location de vélos parisiens Vélib’ depuis 2007. Autant dire qu’on a pris comme un coup sur la tête la décision de la commission d’appels d’offres de rejeter la proposition de JC Devaux, au profit de l’offre de Smoove, une PME montpelliéraine. JC Decaux conserve un mince espoir : mi-avril, le Syndicat Vélib’ Métropole, qui regroupe toutes les communes associées à Vélib’, devra entériner (ou pas) la décision de la commission.
Dumping social
Mais d’ores et déjà, JC Decaux est parti à l’offensive. Dans un communiqué daté du vendredi 31 mars, le groupe exprime sa crainte d’une offre basée sur le « dumping social » : la proposition de Smoove exclurait en effet les salariés et se reposerait sur « de nouvelles équipes inexpérimentées, moins nombreuses et à des conditions sociales et salariales dégradées ». Le groupe demande que Smoove précise publiquement le dimensionnement des équipes ainsi que leurs conditions sociales et salariales.
Des conséquences juridiques
JC Decaux ne le précise pas, mais en indiquant qu’il examinera ces documents « avec la plus grande attention avant d’en tirer les conséquences juridiques qui s’imposent », l’entreprise pourrait décider d’en appeler au tribunal administratif. Les 315 salariés de Vélib’, inquiets pour l’emploi, exige de leur côté des garanties et vont organiser des « perturbations » du système pour se faire entendre.