Hadopi tente (encore) de convaincre de son utilité

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 1 décembre 2017 à 6h36
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9 MILLIONS €Le budget de la Hadopi en 2017 a été de 9 millions d'euros.

La Hadopi, la Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet, a présenté son rapport d’activité 2016-2017 le 30 novembre 2017. Une manière de dire qu’elle existe et qu’elle fait son travail alors que ses résultats sont très critiqués par rapport au coût pour l’État : 59,72 millions d’euros entre sa création en 2009 et fin 2016.

Hadopi veut plus de pouvoir face au changement des pratiques

La Hadopi lutte contre le téléchargement illégal mais sa riposte graduée n’aura entraîne que très peu de poursuites. Depuis sa création 2 993 dossiers ont été transmis au parquet et seulement 583 décisions de justice ont été prises. Parmi celles-ci, seulement 189 ont été des condamnations pénales.

Pourtant la Hadopi a envoyé plus de 11 millions de premières recommandations et plus de 900 000 courriers recommandés. Mais la loi prévoit que si le pirate arrête pendant un certain laps de temps ses activités alors les poursuites sont abandonnées. Une sorte de deuxième chance.

Pourquoi Hadopi ne fonctionne pas ?

Malgré toute son activité, la Hadopi a failli mourir avant d’être sauvée par le Sénat. Elle va donc coûter encore des millions d’euros et veut les justifier en élargissant son champ d’action. Pour l’instant, en effet, elle ne surveille essentiellement que la musique, films et les séries et, surtout, les réseaux peer-to-peer. Hadopi réclame donc le droit de surveiller également le piratage des livres numériques mais, surtout, le streaming illégal (de plus en plus utilisé), ou encore les sites miroir des sites de téléchargement illégal en direct download. Début 2017 l’affaire Zone Telechargement a fait beaucoup de bruit puisqu’un site identique et très actif est né quelques jours seulement après la fermeture du site originel.

Malheureusement pour la Hadopi, toutes ces techniques risquent surtout de ne lui faire « attraper » que des personnes ne s’y connaissant pas en informatique. Il existe en effet une multitude de systèmes pour contourner la surveillance d’Hadopi qui ne coûtent que quelques dizaines d’euros par mois.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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