Le gouvernement continue de fignoler sa « loi pouvoir d’achat » promise durant la campagne présidentielle et encore plus durant les législatives, ce qui n’aura pas empêché Emmanuel Macron de perdre la majorité à l’Assemblée nationale. Quelques pistes de celle-ci ont donc fuité dans la presse, et il semblerait que l’un des leviers principaux se situerait au niveau des prestations sociales.
Immobilier : Une hausse des loyers qui sera limitée
Parmi les points sur lesquels le gouvernement veut faire levier pour limiter les effets de l’inflation en France, un ne manque pas de crisper les tensions : les loyers. Alors que les associations de défense des locataires auraient aimé un gel pur et simple des loyers en France, le gouvernement ne veut pas se mettre à dos les propriétaires-bailleurs. Du coup, il se met à dos les deux.
Au lieu d’opter pour un gel pur-et-simple des loyers, comme certains le souhaitaient, dans la loi sur le pouvoir d’achat devrait être inclus un « bouclier loyer » qui, à l’instar du « bouclier énergétique », prévoit un plafonnement de l’augmentation des loyers en France. Cette hausse serait de 3,5%, et le Conseil national de l’habitat (CNH) devrait se prononcer sur cette idée lundi 27 juin 2022 dans l’après-midi. Le plafond de la hausse resterait en vigueur un an, alors que l’indice de référence des loyers pourrait en réalité connaître une hausse de plus de 5% avant fin 2022 et, surtout, 2023.
Ainsi, les loyers vont augmenter, ce qui va peser sur le budget des ménages, mais de manière insuffisante pour que les propriétaires-bailleurs puissent compenser la hausse de leurs propres prix, notamment lorsqu’il s’agit de travaux et autres dépenses qui leur incombent.
Une hausse des APL pour compenser la hausse des loyers ?
Autre mesure prévue pour les locataires : une augmentation des APL de 3,5%, soit le même niveau de hausse du prix des loyers. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre de la volonté du gouvernement d’augmenter la quasi-totalité des prestations sociales afin de faire face à l’inflation.
Sauf que cette mesure a un côté très ironique : elle coûtera 168 millions d’euros à l’État et ne manquera pas de rappeler aux Français qu’Emmanuel Macron avait, en 2017, baissé les APL de 5 euros afin de faire des économies. Une réduction de cette prestation sociale qui, entre 2017 et 2021, avait permis d’économie près de 10 milliards d’euros sur cette aide sociale selon la fondation Abbé Pierre.
D’autres aides sociales pourraient augmenter en France
Selon le journal Les Echos, qui a pu obtenir des informations sur le « paquet pouvoir d’achat » que prévoit le gouvernement pour aider les Français dans cette période d’inflation élevée, d’autres prestations sociales pourraient être revues à la hausse. Des augmentations de 4% seraient annoncées pour le RSA (Revenu de solidarité active), l’AAH (Allocation adulte handicapé) ou encore l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées). Des hausses qui sont inférieures à l’inflation : elle a été de 5,2% en mai 2022 et pourrait atteindre 7% sur un an à la fin de l’année 2022.
Une augmentation qui va coûter cher : environ 8 milliards d’euros à l’horizon d’avril 2023. Or, cette somme est tout simplement proche (et même inférieure) que celle économisée sur les APL durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Ce dernier ne fait donc que de redistribuer ce qu’il avait retiré...