La hausse de la TVA à 20 % n’a pas provoqué de flambée des prix en janvier

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 29 novembre 2022 à 10h11

C'était une statistique particuliérement attendue par les économistes, l'indice des prix à la consommation de janvier. Le premier après la hausse de la TVA normale de 19,6 % à 20 %, et le passage des TVA à taux réduit de 7 à 10 %, et de 5,5 à 5 %. Or, l'indice donne une inflation très faible en janvier, qui rapportée sur 12 mois (pour rendre l'indicateur lisible) serait de seulement 0,7 %.

Autrement dit, en janvier, les prix à la consommation ont à peine augmenté d'environ 0,05 %. Bonne nouvelle ? Oui, savoir que la hausse de la TVA n'a pas été répercutée sur les prix, ou du moins, pas encore, éloigne les craintes de baisse du pouvoir d'achat. Mais le revers de la médaille, c'est qu'une inflation de seulement 0,7 % sur un an, après une hausse de la TVA, alors que les prix de l'énergie ou encore du tabac ont nettement augmenté, pourrait être un signe de stagnation voir de début de déflation. Certes, le mois de janvier est un mois particulier, puisque c'est le mois des soldes, mais l'INSEE corrige ses statistiques en fonction de variables saisonnières, comme le nombre de jours fériés dans le mois analysé, et les soldes sont forcément un des paramètres de redressement.

La déflation, c'est la bête noire des économistes. C'est le scénario dans lequel, acheter une voiture ou un appartement (ou une robe) est renvoyé à demain, car demain, il ou elle sera moins cher. Mais le lendemain, puisque la voiture, l'appartement ou la robe sont moins chers... on attend un jour de plus, et ainsi de suite ! Or, si les prix n'augmentent pas selon l'indice statistique de l'INSEE, c'est peut-être en fait parce que beaucoup commencent à baisser, et continuent de baisser, parce que les vendeurs de certains produits ou services sont prêts à baisser leurs prix et leurs marges pour continuer à vendre... coûte que coûte. Et leur seul argument désormais, c'est le prix, être toujours moins cher que le voisin, ou ... que la veille.

La dernière fois que l'INSEE a publié un indice des prix à la consommation si faible c'était.... il y a plus de cinquante ans.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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