D’Athènes à Rome, la monnaie, vecteur de progrès (2/5)

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Oberthur Fiduciaire Modifié le 2 novembre 2014 à 16h00

Suite de la série "Histoire de la Monnaie" dont le premier épisode est disponible ici

Preuve que l'invention de la monnaie s'inscrit dans un mouvement plus général de progrès, c'est au sein de la démocratie athénienne qu'est élaboré le premier système monétaire complet reposant sur la création et la diffusion de pièces de monnaies. Les historiens grecs eux-mêmes en attribuent toutefois la paternité aux Lydiens, un peuple situé en Asie mineure sur le territoire de l'actuelle Turquie.

Au VIIe siècle avant Jésus-Christ, conscients de l'attrait croissant pour l'or et l'argent utilisés par les marchands pour régler leurs transactions, les rois lydiens ont vite compris le profit qu'ils pourraient tirer de l'électrum, un alliage naturel d'or et d'argent, présent en grande quantité dans leur sol et leurs cours d'eau. Ils sont ainsi les premiers à fondre des lingots de petites tailles garantis par un sceau et qui deviendront progressivement, pour des raisons pratiques, des pièces de monnaies.

Aujourd'hui encore, le rôle prépondérant joué par les Lydiens dans l'histoire de la monnaie est profondément inscrit dans notre imaginaire collectif comme en témoignent les expressions populaires « toucher le pactole » ou « riche comme Crésus ». Le Pactole est en effet le fleuve dans le limon duquel les Lydiens prélevaient l'électrum, tandis que Crésus est le premier roi lydien à être parvenu à séparer l'or et l'argent présent dans cet alliage, permettant ainsi la naissance d'un système monétaire bimétallique.

Ce sont les marchands lydiens qui contribuèrent à répandre l'usage de la monnaie dans le monde. La rapidité d'adoption des pièces de monnaies par Athènes s'explique notamment par l'importance vitale du commerce pour la cité. Comme l'écrit Philippe Simmonot, « il fallait qu'Athènes elle-même exporte notamment ses céramiques décorées pour payer le blé qu'elle importait en grande quantité pour se nourrir. Au IVe siècle, ces importations représentaient régulièrement la moitié du grain consommé dans la cité » (1).

Toutefois un plus vaste faisceau de considérations explique le succès de la monnaie. « La propagation en Grèce de la frappe de pièces de monnaie ne s'explique pas seulement selon des motivations de profit, de commodité relative, ou d'influence du commerce étranger [...]. Dès le VIe siècle, la naissance du droit, des poids et mesures, et de la démocratie en Grèce ne sont pas neutres par rapport à l'extension rapide de l'usage des pièces d'argent », explique Vincent Lannoye (2).

Si les historiens et les philosophes grecs tels Hérodote ou Platon expriment, comme on le sait, un certain mépris pour l'argent et mettent en garde contre le péril de la cupidité, il n'en reste pas moins que « l'usage de la pièce de monnaie était adéquat pour accompagner la transition d'une économie de redistribution royale vers une économie de marché démocratique ». Preuve de ce lien, « numisma », le terme grec pour désigner la monnaie provient de « nomos » utilisé pour désigner les règles et les lois – ce qui explique le terme actuel de « numismatique ».

Lire la suite de l'article sur le Journal de l'Economie

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Oberthur Fiduciaire est une entreprise spécialisée dans l'impression de haute sécurité. Fondée en 1842 à Rennes, où elle dispose toujours de sa principale unité de production, elle imprime aujourd'hui des billets de banque pour le compte de plus de 70 banques centrales à travers le monde.Ses 800 employés hautement qualifiés sont les héritiers d'une histoire dont l'entreprise tire son savoir-faire artisanal, son sens du design et sa culture de l'innovation. Elle met désormais toutes ses compétences technologiques au profit de la lutte anti-contrefaçon et de la durabilité des billets de banque imprimés.Site web : http://www.oberthur-fiduciaire.com/fr/

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «D’Athènes à Rome, la monnaie, vecteur de progrès (2/5)»

Laisser un commentaire

* Champs requis