La crise sanitaire sans précédent provoquée par le Covid-19, a bouleversé l’économie mondiale ; sans exception pour le marché de l’immobilier. Quelles solutions s’offrent alors aux différentes professions de ce milieu pour maintenir une bonne continuité de leurs activités respectives tout en gardant le lien avec les clients ? S’il est encore trop tôt pour prédire l’impact réel sur le long terme de la pandémie, cette crise aura à coup sûr permis de créer de nouveaux usages au sein de la profession immobilière. C’est un fait : le secteur prend enfin le virage du digital.
Transformation digitale dans l’immobilier : un double enjeu Il va s’en dire que la crise sanitaire a naturellement donné naissance à de nouveaux modes de travail. Télétravail oblige, le secteur de l’immobilier, et particulièrement la profession d’administrateur de bien, s’est vu dans l’obligation d’adapter ses pratiques. Premier enjeu, celui de la survie du secteur de l’immobilier dans sa globalité... A titre d’exemple, un décret a été publié en urgence afin que les notaires soient en mesure d’enregistrer à distance les nouvelles transactions immobilières. Second enjeu : l’intégration, le déploiement et l’utilisation de nouvelles solutions digitales. En d’autres termes, la modernisation, par la digitalisation, de toute la profession s’avère aujourd’hui fondamentale. Cette tendance visionnaire, la French Tech l’avait déjà bien anticipée, puisque l’an dernier, lors du salon RENT, pas moins de 400 startups ayant pour (1) ambition de transformer profondément le secteur étaient recensées, contre 70 en 2013 lors de la première édition du salon ! La preuve que le secteur doit passer le cap de la digitalisation.
Digitaliser l’ADB : un objectif de transparence tripartite (2) Conscients des efforts nécessaires pour rester dans l’ère du temps, certains ERP conçus pour répondre aux besoins du métier de gestionnaire de bien ont su se transformer, proposant ainsi des modèles tournés vers la digitalisation des services. Des outils user-friendly, progressivement acceptés par les copropriétaires (Extranet ; paiement des charges de copropriétés en ligne etc.) .Ainsi, les administrateurs de bien manifestent une volonté naturellement grandissante, bien que parfois lente, de se réinventer à travers des solutions digitales autres que le bon vieil Extranet. Aujourd’hui, le marché voit d’ailleurs émerger des applications digitales de gestion d’incident permettant de tracer toutes les demandes d’une copropriété liées aux biens gérés. Gage de transparence envers sa clientèle, ces solutions ont en outre vocation à revaloriser le travail d’administrateur de biens, tout en proposant une approche expérientielle et innovante aux copropriétaires et propriétaires. En d’autres termes, le contexte actuel joue en faveur des solutions dématérialisées, et celles-ci montrent leur intérêt en répondant de manière transparente aux interrogations des copropriétaires ; la relation entre administrateur de biens, mandants et prestataires s’en trouve ainsi fluidifiée.
Désintermédiation dans le métier : une menace ? La crise sanitaire aura, malgré tout, eu un impact positif sur la profession. Soudaine mais efficace, cette transition digitale vient définitivement disrupter le métier. Certaines applications font le pari de réaliser une partie du travail de gestion d’une copropriété, grâce à l’automatisation de l’envoi de demandes aux prestataires notamment. Pour autant, l’immobilier résidentiel nécessite l’intervention humaine du gestionnaire ne serait-ce que légalement puisque le cabinet se doit de réaliser des visites de contrôle de la bonne tenue de la copropriété. Outre ce caractère légal, l’expertise du gestionnaire est indispensable ; les outils digitaux contribuant surtout à optimiser sa propre performance. Un chatbot, une IA telle qu’Alexa ne pourront se substituer au contact humain qui fait fondamentalement le métier de gestionnaire de biens immobiliers ! De surcroît, certains cabinets ont même créé le poste de responsable digital qui a pour missions de répondre aux demandes des copropriétaires en complément du support proposé par ces plateformes collaboratives.
Accusant un retard certain, le secteur se voit aujourd’hui doté de solutions web et de Plan de Continuité d’Activité viables. Grâce à l’approche innovante insufflée par toutes ces startups de “proptech”, de nombreux administrateurs de biens sont désormais en mesure de répondre instantanément aux besoin de leurs clients copropriétaires/propriétaires et de deviser des prestations en toute fluidité et transparence. Une révolution digitale, qui prend certes, de l’ampleur dans la profession, mais qui nécessite en revanche d’être généralisée sur le long terme.
1 Salon Real Estate & New Tech
2 Administration De Biens