L'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) est actuellement payé par les plus riches de France dès lors qu'ils ont un patrimoine dépassant 1,3 million d'euros. Il s'agit donc d'un impôt qui ne concerne qu'une minorité de Français mais qui rapporte près de 4 milliards d'euros par an. Les candidats à la Présidentielle 2017 de droite veulent le supprimer. Les Français ne sont pas tout à fait du même avis.
Garder l'ISF mais en revoir le seuil ?
Un sondage mené par Odoxa publié mercredi 26 octobre 2016 dans la soirée dévoile l'avis que les Français ont de l'ISF. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est très partagé, sur tous les points. Son maintien, le seuil, l'utilité... tout semble être sujet à débat alors que l'ISF s'est clairement affiché comme argument de campagne de la droite et surtout de Nicolas Sarkozy et des candidats de la primaire du parti Les Républicains.
Ce qui est sûr c'est que les Français ne veulent pas supprimer l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. 72 % veulent le maintenir selon le sondage Odoxa ; ils sont même 30 % à vouloir augmenter le taux de l'ISF. Sans surprise, toutefois, 52 % des sympathisants de droite veulent le supprimer contre seulement 11 % de ceux de gauche.
Du coup, faut-il changer le seuil à partir duquel cet impôt est payé ? Actuellement fixé à 1,3 million d'euros de patrimoine, 20 % des interrogés estiment qu'il doit être abaissé (afin d'en élargir l'assiette). 39 % estiment le seuil plutôt juste.
Mais l'ISF n'est-il pas contre-productif ?
Si les Français sont une majorité à vouloir garder l'ISF en place, ils sont conscients des risques qu'il entraîne. Ils estiment à 82 % que les personnes très riches arrivent, par des montages fiscaux, à se soustraire à cet impôt. Pour 75 % des interrogés l'ISF est la raison de l'exil fiscal des grandes fortunes françaises.
D'ailleurs, ils ne sont pas dupes : si 57 % estiment que l'ISF est utile car il rapporte gros à l'Etat, 24 % seulement pensent que l'Impôt de Solidarité sur la Fortune a un impact positif sur l'économie française.
Les Français veulent donc garder l'ISF en place... mais ils savent qu'il n'a pas une aussi grande utilité qu'attendu et qu'il peut présenter un problème.