Dans sa quête pour réduire le déficit public sous les 3%, le gouvernement d'Edouard Philippe va utiliser tous les leviers à sa disposition. Les fonctionnaires vont devoir se serrer la ceinture : en plus du gel du point d'indice, le jour de carence va être rétabli.
C'est Gérald Darmanin qui a annoncé le rétablissement de cette mesure à l'occasion des Etats généraux des comptes de la nation qui se sont tenus à Bercy. Le jour de carence consiste en l'absence de versement de salaire le premier jour d'un congé maladie. Les salariés du secteur privé connaissent bien le principe : pour eux, le délai de carence est de trois jours, durant lesquels la Sécurité sociale ne verse aucune prestation. Cependant, souvent l'employeur prend le relais et compense une partie du salaire perdu.
Une mesure supprimée par François Hollande
Rien de tout cela pour les agents du secteur public, aucune compensation n'étant prévue pendant ce premier jour. La mesure avait été en vigueur sous Nicolas Sarkozy entre 2012 et 2014 ; à l'époque, il s'agissait de lutter contre l'absentéisme, mais aussi de réduire les inégalités avec le secteur privé. Une fois au pouvoir, François Hollande a supprimé ce jour de carence, jugé « inefficace et injuste ». Le dispositif est donc de retour avec le nouveau gouvernement d'Edouard Philippe.
Lutter contre l'absentéisme
Gérald Darmanin reprend un argument de Nicolas Sarkozy : cette mesure permet de lutter contre l'absentéisme. Même s'il reconnait que ces absences peuvent être la « conséquence de souffrances d'une partie » des fonctionnaires. L'absentéisme n'en désorganise pas moins les services, a-t-il ajouté, il « alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d'euros par an ». La mesure sera inscrite dans le projet de loi de finances pour 2018.