Le projet européen d'« Airbus des batteries » pour les voitures électriques prend forme. Le groupe PSA et Total ont annoncé la naissance d'une entreprise commune, Automotive Cells Company (ACC).
Annoncé en janvier pour imposer un acteur européen sur le marché mondial de la batterie pour voiture électrique (largement dominé par les acteurs chinois, japonais et sud-coréens), le projet d'« Airbus des batteries » a connu son premier pas décisif. Saft, filiale de Total, le groupe PSA et sa filiale allemande Opel ont annoncé la création de la co-entreprise ACC. Elle sera dirigée par Arnaud Deboeuf, transfuge de PSA où il occupait le poste de directeur industriel. Saft apportera son savoir-faire en matière d'industrialisation et de recherche & développement ; le constructeur automobile, son expertise en termes de production en grande série. Les deux partenaires détiennent ACC à parité, Renault devant rejoindre l'initiative à terme.
Une co-entreprise entre Total et PSA
« Avec cette association, les partenaires mettent en place un acteur mondial de référence dans le développement et la fabrication de batteries pour l'industrie automobile au meilleur niveau de performance dès 2023 », explique le communiqué. Dans un premier temps, l'usine basée à Douvrin, dans le Nord, produira 8 GWh ; elle sera rejointe par la ligne de production de Kaiserslautern, en Allemagne, et à l'horizon 2030, la capacité d'ACC sera de 48 GWh. De quoi équiper 1 million de véhicules électriques par an, ce qui représente plus de 10% du marché en Europe. Ce sera malgré tout insuffisant pour contenter la demande.
L'Europe, nain mondial de la production de batteries
Le marché des voitures électriques, poussé par des normes environnementales de plus en plus contraignantes, ne cesse de croître et avec lui, la demande en batteries. D'ici 2030, les besoins sont estimés à 300 GWh : de quoi laisser beaucoup de place à la concurrence ! Malgré tout, il importe que l'Europe soit présente dans le secteur des batteries, qui représentent un tiers de la valeur des véhicules électriques. Actuellement, le vieux continent ne pèse qu'1% de la production de ces composants.