La baisse de la fréquentation des transports en commun sera durable

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 8 février 2021 à 11h46
Transports En Commun Baisse Frequentation 1
@shutter - © Economie Matin
4 MILLIARDSLe secteur des transports en commun a perdu 4 milliards d'euros en 2020.

Les transports en commun ne retrouveront probablement pas le niveau de fréquentation qui était le leur avant le déclenchement de la crise sanitaire. Nouveaux comportements et essor du télétravail vont bouleverser en profondeur tout le secteur.

La fréquentation dans les transports en commun, qu'il s'agisse des bus, des métros ou des tramways, a subi le contrecoup de l'épidémie de COVID-19 l'an dernier. Au plus fort du premier confinement du printemps, elle se limitait à 7 % d'un niveau normal ! Puis la fréquentation a augmenté à 50 % en juin, pour atteindre 80 % juste avant le second confinement du mois de novembre. Selon Thierry Mallet, président de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP), le niveau est compris entre 55 % et 65 % actuellement. Au micro de France Inter, celui qui est aussi directeur général de Transdev annonce que le secteur a enregistré des pertes conséquentes entre 3,5 et 4 milliards d'euros. Et les entreprises négocient avec l'État pour les compensations, alors que les pouvoirs publics veulent continuer à maintenir un niveau élevé pour l'offre.

Le télétravail change la donne

Thierry Mallet a identifié deux changements qui vont durer : le premier, ce sont ces passagers « qui ne veulent plus reprendre les transports par peur » des contaminations. Le second, c'est le télétravail, une lame de fond qui touche en particulier les centres-villes. Il y voit une opportunité : en combinant le télétravail et l'essor des mobilités douces dans le cœur des villes, l'offre de transports en commun peut se déporter vers les périphéries. Cela représentera du pouvoir d'achat en plus pour les habitants des banlieues, car un voyage en bus sera toujours moins cher que de posséder une voiture.

Redonner de l'air aux réseaux saturés

La baisse de la fréquentation est d'ailleurs vue d'un bon œil à Paris et en Île-de-France. Le phénomène permet de donner un peu d'air dans un réseau saturé, et de plus on dénombre moins d'incidents voyageurs et de retards sur les lignes. Île-de-France Mobilités estime que si tous les habitants susceptibles de faire du télétravail y passaient, cela entraînerait l'équivalent d'une baisse de 10 % de la fréquentation. Dans ce contexte, Thierry Mallet plaide pour une amélioration de la qualité du service et de fréquence.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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