Le gouvernement au pied du mur devant l’échec éolien

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Par Ludovic Grangeon Publié le 28 juin 2017 à 5h00
Eolien Crise Gouvernement Energies Renouvelables
Le gouvernement au pied du mur devant l’échec éolien - © Economie Matin
5 %L'éolien a contribué en 2016 à près de 5 % de la consommation d'électricité en France.

Après Sivens et Notre Dame des Landes, Bouriège, Saint Nicolas des Biefs, Bransat, les monts du Forez, et bien d’autres deviennent un risque majeur d’émeutes publiques pour le gouvernement, tant l’opinion publique est scandalisée.

Les mécontents sont désormais majoritaires. Les promoteurs éoliens passent en force en peignant leurs matraques en vert pour jouer leurs derniers coups et presser le citron jusqu'à la dernière goutte. L'Espagne et le Portugal ont totalement stoppé les frais et l'Allemagne amorce un fort ralentissement. L'éolien est saturé et de plus les installations existantes ont un rendement décevant en ne dépassant pas un jour sur cinq dans une année. Pourquoi continuer le saccage du territoire dans un investissement absurde "en dépit du bon sens" selon le terme de Nicolas Hulot lui-même ? Depuis l'origine en 2006, le nouveau ministre a toujours vu à juste raison les éoliennes uniquement sur des friches industrielles occasionnelles proches des lieux de consommation, comme un appoint astucieux et non comme un produit fiscal spéculatif, trop souvent lié aux soupçons de corruption. Les errements des dernières années montrent à quel point il est devenu absurde au nom de la seule finance.

S'il persiste, les retours vont être une multiplication des ZAD anti éoliennes pour le fric dans les prochains mois. La saturation est désormais majoritaire dans l’opinion. Des fortunes colossales ont profité de ce système subventionné à 100% par une taxe publique pour procéder à des opérations plus financières qu'industrielles. La plus célèbre est le pactole privé de plus d’un milliard constitué au Luxembourg au profit personnel de quelques dirigeants de la division énergies renouvelables d’EDF, une société nationale. Le sentiment d’oppression n’en est que plus cruel, surtout chez les ménages qui viennent de subir pour rien une augmentation de 35% de leur facture en quelques années, et tout cela pour entretenir un système hautement spéculatif et financier avant tout via la CSPE. Faut il rappeler ce monde à l'envers où tous les risques portent sur le consommateur et où le financier gagne quasiment sans risque grâce à des tarifs garantis d'avance par le contribuable, sans aucun contrôle de résultat, et au triple du prix du marché actuel de l'énergie électrique ?

Le Préfet de l’Aude vient d’envoyer les forces de l’ordre à Bouriège pour aider un promoteur à forcer le passage. Une propriété privée va être saccagée par le passage de 60 camions alors qu’elle n’est pas concernée et que les propriétaires ont porté plainte. Les habitants sont scandalisés par ce déni de démocratie, qui se passe en plus sur un joyau historique médiéval roman de Saint Pierre le Clair, dégradé par un groupement de financiers éoliens sans aucun scrupule.

Dans l’Allier, des sources pompées pendant plusieurs semaines sur le site éolien de Saint Nicolas des Biefs inquiètent la police de l'eau. Ces inondations sont qualifiées de fuites mineures par un expert miraculeux venu contredire toutes les thèses antérieures. A Bransat, une installation éolienne induit un préjudice immobilier et économique de plusieurs millions d’euros par an sur un rayon de 10 kilomètres.A Saint just en Chevalet, un promoteur controlé par un mystérieux investisseur egyptien menace le site touristique du château d'Urfé et l'économie de tout un canton. Des petites stations de tourisme vert du Forez risquent de se retrouver jonchées d'éoliennes. La Lozère a des pans entiers de son territoire totalement défigurés.

Plus de 10 milliards investis pour à peine 4% de l’énergie nationale seulement un jour sur cinq, des avantages fiscaux exorbitants, tout cela subventionné à 100% par le public sans risque, et au bout un échec cuisant. Les promoteurs éoliens le savent bien.

Un échec cuisant décrit par les professionnels de l'éolien eux-mêmes

Le seul fabricant français de mâts d’éoliennes, Franceole, qui connaissait déjà des difficultés depuis plusieurs années, vient d’être placé en redressement judiciaire dans une situation critique pour ses 160 employés, alors qu’on nous racontait que ce secteur était « porteur » et créateur d’emplois. Cette entreprise reflète l'ensemble du secteur puisque chaque éolienne a besoin d'un mât. Le communiqué officiel de Franceole explique très bien le désarroi actuel de l'éolien en bout de course :

"Une surcapacité au niveau européen de plus de 30 % : 16.500 sections manufacturables pour un besoin de 11.000, certains de nos voisins comme l’Espagne ou le Portugal ayant stoppé leurs installations, d’autres comme l’Allemagne amorçant un ralentissement marqué. Une concurrence intra-européenne forte sur les coûts de productions, due à des niveaux de salaire différents, particulièrement dans les pays de la Péninsule ibérique Une directive européenne anti-dumping favorisant des importations extra-européenne (Chine, ….), à bas prix sur les produits finis.Une incertitude sur l’arrêté tarifaire induisant un attentisme des développeurs et des financeurs de parcs français qui diffère des projets nécessaires à notre charge régulière."

Cette situation catastrophique, décrite par un acteur majeur du secteur éolien en France et en Europe va sans aucun doute ouvrir les yeux du gouvernement avant que de multiples ZAD ne viennent ouvrir ses oreilles… Le modèle actuel des énergies renouvelables est une calamité économique et même écologique car ces installations ont un bilan carbone désastreux, contrairement aux apparences. Chaque éolienne installée nécessite une centrale thermique pour la remplacer les 80% du temps où elle ne produit pas en rythme annuel. Chaque nouvelle éolienne engendre quatre fois sa production en rejets CO2 puisque le nucléaire n'est pas assez souple.. Le solaire connait également de grosses difficultés avec le naufrage de Sillia ex Bosch qui laisse 400 emplois sur le carreau depuis son lancement et les multiples dépôts de bilan chez les fabricants allemands comme Q cell, Conergy etc... La finance s'est ruée sur les systèmes subventionnés au détriment des vraies énergies renouvelables délaissées à tort.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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