Les fruits et légumes moches font un tabac

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Par Laure De Charette Modifié le 9 juin 2015 à 10h35
Legume
1,2Les déchets alimentaires représentent chaque année en France près d'1,2 million de tonnes

"Quoi leur gueule, qu'est-ce qu'elle a leur gueule ? Quelque chose qui ne va pas, qui ne vous revient pas ?" aurait pu chanter Johnny Halliday. Jusqu'à présent, les fruits et légumes moches finissaient à la poubelle sans avoir eu leur chance. Mais désormais, un simple logo -une pomme qui sourit- et une étiquette "Quoi ma gueule ?" mise en place par l'entreprise Gueules Cassées, suffit à convaincre les consommateurs de les acheter.

Un système gagnant-gagnant

En huit mois seulement, deluis le début de l'opération gueules cassées, plus de 10.000 tonnes de fruits et légumes biscornus ont été vendues.

Camemberts pas assez ronds, tomates trop carrées, poireaux trop poilus : ces produits avaient du mal à trouver preneurs en rayons, victimes de leur drôle de tête. Alors même qu'ils étaient de qualité équivalente à leurs frères plus gâtés par la nature !

Depuis le début de l'année, de nombreuses enseignes ""plus de 5000" selon l’un des fondateurs des Gueules Cassées, ont été conquises par l'idée. Carrefour, Leclerc, Monoprix, Franprix, Casino, Spar et Vival ont décidé de jouer le jeu. Et les consommateurs s'avèrent ravis : ils peuvent acheter des produits de qualité 30% moins cher. Une aubaine !

Le gâchis alimentaire, c'est 400 euros par an et par foyer

Un autre dispositif, baptisé "produits à date courte" est en cours de développement : les produits frais qui périmeront dans les jours suivant seront étiquetés comme tels, et vendus jusqu'à deux fois moins cher. Une bonne manière là encore de lutter contre les invendus et d'enrayer le gâchis alimentaire, une spécialité de nos sociétés occidentales.

En France, le gouvernement s’est fixé un objectif de diminution de 50% du gaspillage alimentaire en France d'ici à 2025. Et pour cause : ce gâchis représente une perte de plus de 400 euros par an et par foyer. À l’échelle mondiale, des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’Institut de l’eau de Stockholm ont démontré que jusqu’à 50% de la production alimentaire est gaspillée, perdue ou jetée entre le champ et l’assiette.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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