Toutes les entreprises du secteur aérien ont été frappées par la crise sanitaire. Les compagnies aériennes bien sûr, mais aussi les constructeurs d'avions et leurs fournisseurs, mais aussi les aéroports.
Le retour à la normale dans les aéroports attendra encore longtemps. La reprise, attendue avec espoir par tous les gestionnaires des aéroports, s'est révélée très lente et incertaine. En Europe, le trafic en juillet a été inférieur de 78% à ce qu'il avait été en 2019 à la même période. Les vacances d'été n'ont pas été au rendez-vous des espérances, et les trésoreries des aéroports sont au plus bas. ACI Europe, une association qui regroupe les aéroports européens, prévient que si le trafic aérien ne reprenait pas plus franchement, de nombreux gestionnaires vont se retrouver à court de trésorerie. Olivier Jankovec, le directeur général d'ACI Europe, tire la sonnette d'alarme : « La reprise se fait à un rythme bien trop lent et incertain et les aéroports brûlent les liquidités au plus fort de l'été ».
Trafic passagers en forte chute
Il risque tout simplement de ne plus y avoir d'argent dans les caisses des aéroports. Et la situation pourrait ne pas s'arranger à court terme. Des restrictions de voyage ont de nouveau été mises en place dans plusieurs pays, en particulier le Royaume-Uni qui impose depuis peu une quarantaine aux passagers venant d'Espagne. ACI Europe a d'ailleurs fustigé ces restrictions jugées incohérentes qui « sapent la confiance des consommateurs ». Dans ces conditions, le retour à une activité normale s'éloigne un peu plus.
Des décisions incohérentes
L'incertitude qui plane toujours autour d'une possible deuxième vague et la prudence des autorités partout en Europe ne sont pas de nature à faire revenir les passagers en masse dans les avions, et a fortiori dans les aéroports. Durant le premier semestre, le trafic passagers dans les aéroports européens a plongé de 64,2%, et de 96,4% au deuxième trimestre. Dit autrement, les aéroports n'ont quasiment accueilli aucun voyageur durant le printemps…