Les comptes de la Sécu ne sortiront pas du rouge en 2019. Les mesures pour répondre à la crise sociale des « gilets jaunes » expliquent en partie ce retour au déficit.
Selon le rapport de la commission des comptes du système, le déficit de la Sécurité sociale s’établira à 1,7 milliard d’euros en 2019. Et il pourrait se creuser bien davantage si le gouvernement ne compensait pas les différentes mesures prises en fin d’année dernière pour répondre aux revendications des « gilets jaunes ». Les heures supplémentaires défiscalisées et désocialisées, les primes, l’annulation de la hausse de la CSG pour cinq millions de retraités… Tous ces dispositifs pèsent 2,7 milliards d’euros. Et s’ils ne sont pas compensés, le « trou » de la Sécu sera de 4,4 milliards.
Le rêve de l’excédent
Les comptes de la Sécurité sociale devaient pourtant afficher un excédent (une première depuis 2001) de 100 millions d’euros en 2019. Après des déficits de 5,1 milliards en 2017, puis de 1,2 milliard l’an dernier. Mais la trajectoire a été brisée net, ce d’autant que la croissance ne sera pas aussi élevée que prévu lors du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale : les 1,7% attendus vont se transformer en 1,4%. Par conséquent, les recettes seront plus faibles : 1,7 milliard d’euros de moins, en raison de la progression moins forte des cotisations d’une masse salariale moins importante.
Mesures d’urgence
Les résultats attendus pour 2020 seront eux aussi moins bons en raison là aussi d’une croissance moins élevée et de mesures sociales qui pourraient ne pas être compensées. La baisse de la CSG pour certains retraités, ou encore le relèvement du seuil contributif pourrait coûter 1,5 milliard d’euros à la Sécu. Un contexte défavorable qui maintiendra les comptes de la Sécurité sociale sous l’eau.