La reprise n'est pas encore là, en fait elle s'éloigne, même si d'un point de vue purement mathématique la croissance du PIB français a battu toutes les attentes des spécialistes. Les premières données de l'Insee parlent d'une croissance de 0,3% du PIB au troisième trimestre 2014, mais ce sont encore une fois les dépenses de l'Etat qui ont fait tout le boulot.
Une croissance supérieure aux attentes
0,3% de croissance au troisième trimestre 2014, il y aurait presque de quoi sabrer le champagne. En extrapolant beaucoup ont pourrait même penser que c'est le début de la fin de la crise et que la situation économique va s'améliorer... Mais il ne faut pas se faire de faux espoirs.
Si effectivement les premières données de l'Insee parlent d'une croissance supérieure aux attentes, la Banque de France ne s'attendait par exemple qu'à 0,2% de croissance pour le troisième trimestre, les chiffres ne laissent pas place à se réjouir.
Seul Michel Sapin, ministre des Finances, voit le côté positif de la chose : cette première donnée de l'Insee « conforte » la prévision de croissance annuelle du PIB français de 0,4% pour 2014.
Les dépenses publiques sont l'unique source de croissance
La croissance, c'est bien, c'est ce qu'il faut... mais seulement si elle est issue de 'industrie, du commerce, de la consommation. Et ce n'est absolument pas le cas en ce troisième trimestre 2014 selon les données de l'Insee. Encore une fois c'est l'augmentation des dépenses de l'Etat qui est l'origine unique de la croissance.
Les dépenses de consommation des administrations publiques ont augmenté de 0,8% ce qui a entraîné ce semblant de croissance. Mais l'investissement public et privé a reculé (-0,6%), la consommation des ménages n'a augmenté que de 0,2% (soit moins qu'au deuxième trimestre) et l'investissement des ménages a chuté de 1,7%. L'investissement public, lui a reculé de 1,2%.
Qui plus est, la France a encore une fois enregistré une balance commerciale déficitaire de 0,2%.
Alors oui, la France a enregistré une croissance de 0,3% supérieure aux attentes, mais comme l'a si bien dit Michel Sapin, elle reste « trop faible » pour que ça entraîne une création d'emplois.