Les personnes les plus modestes ont plus souffert du confinement que les plus aisés. C'est le principal enseignement d'une enquête de l'Insee sur les conditions de vie pendant le confinement.
Le confinement, mis en place mi-mars et qui a commencé à se détendre le 11 mai, a fait davantage souffrir les personnes des classes les plus modestes que les plus aisés. Dans le détail, l'Insee a relevé que 30% personnes des classes sociales les plus pauvres — les personnes qui se situent dans les 20% de la population avec les plus faibles revenus — ont subi une dégradation de leur situation financière, contre 11% au sein des classes plus aisées — ceux qui appartiennent aux 20% ayant les plus hauts revenus. 43% des ouvriers se sont retrouvés dans des situations où leurs revenus ont pu être réduits (ils ont été placés au chômage partiel par leurs employeurs, ils ont dû prendre des arrêts de travail pour maladie ou garde d'enfants, ou encore leur contrat n'a pas été renouvelé). Du côté des cadres et professions intermédiaires, un tiers des personnes ont subi une amputation de leurs revenus.
Davantage de pertes de revenus pour les plus modestes
Le télétravail, une des solutions promues par le gouvernement et les entreprises pour poursuivre autant que possible l'activité, a été utilisé d'abord et avant tout par les classes aisées : près de 6 cadres et professions intermédiaires sur 10 ont pu y faire appel, contre 2% des ouvriers et 20% des emplois. La différence est aussi très nette pour ce qui concerne la gestion des enfants et l'école à la maison. Pour la moitié des plus modestes, la période a été compliquée avec des difficultés pour gérer les cours et les devoirs à domicile. Pour les classes aisées, cela a été aussi difficile, mais seulement pour un quart des personnes.
Les mères mises à rude épreuve, plus que les pères
Quand l'Insee demande aux personnes de noter à quel point le confinement leur a été pénible, la note globale est au moins égale à 7 sur 10 pour 27% des interrogés. Chez les plus modestes, le taux grimpe de dix points, mais il baisse de dix points pour les aisés. Il existe aussi un écart de perception entre les sexes : les femmes ont exprimé un plus fort sentiment de pénibilité pendant cette période. 83% des mères ont ainsi passé plus de 4 heures par jour avec leurs enfants, conte 57% pour les pères.