Les travailleurs indépendants pourraient bientôt toucher des indemnités chômage

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Par Laure De Charette Modifié le 9 mai 2017 à 12h10
France Emploi Election Presidentielle Chomage
2,8La France compte 2,8 millions de travailleurs indépendants.

Plus de protection d’un côté, mais plus d’exigences de l’autre. Le nouveau Président de la République a promis une réforme de l’assurance-chômage. En quoi consistera-t-elle ?!

La flexi-sécurité

Comme le dit Emmanuel Macron dans le documentaire sur les coulisses de son ascension fulgurante diffusé le 8 mai sur TF1, il faut manier « l’attaque et la caresse ».

« L’attaque », si l’on peut dire, c’est que les demandeurs d’emploi seront davantage surveillés, et que les indemnités qu’ils perçoivent pourront être supprimées s’ils refusent le deuxième poste qui leur est proposé, à condition bien-sûr qu'il corresponde un minimum à leurs recherches, en termes de qualification et de salaire.

La « caresse », c’est que les droits à l’indemnisation ne seront plus réservés aux seuls salariés licenciés. Ils seront en effet étendus à deux catégories de travailleurs : les indépendants, et les démissionnaires. Avec des limites, bien-sûr (une fois tous les cinq ans pour les démissionnaires, par exemple). Il veut donc tendre vers une « universalisation » de l’assurance-chômage, afin d'accroître la flexibilité du travail et donc la mobilité professionnelle, tout en garantissant la sécurité des salariés.

Exit les syndicats

Macron ne s’arrête pas là : il veut faire passer l'assurance-chômage dans le giron de l'Etat. Sa gestion se ferait donc à l’avenir en association avec les organisations syndicales, mais plus exclusivement par elles et Pôle Emploi. Pour mémoire, les partenaires sociaux gèrent depuis soixante ans l’assurance-chômage, en vertu du principe de la gestion par les cotisants.

Ayant d’abord le code du Travail à réformer, afin de donner « plus de liberté et d’agilité aux entreprises », comme il le souhaite, Macron n’entamera la réforme de l’Unédic que début 2018.

Un coût élevé

Reste à savoir s’il aura les moyens de la financer. D’après le candidat, cela coûterait en effet la modique somme d’1,44 milliard par an, pour les seuls démissionnaires. Mais l'Institut Montaigne estime son coût au double (et de 0,9 à 3,3 milliards supplémentaires pour les indépendants), comme le rappelle Les Echos.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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