Plus de protection d’un côté, mais plus d’exigences de l’autre. Le nouveau Président de la République a promis une réforme de l’assurance-chômage. En quoi consistera-t-elle ?!
La flexi-sécurité
Comme le dit Emmanuel Macron dans le documentaire sur les coulisses de son ascension fulgurante diffusé le 8 mai sur TF1, il faut manier « l’attaque et la caresse ».
« L’attaque », si l’on peut dire, c’est que les demandeurs d’emploi seront davantage surveillés, et que les indemnités qu’ils perçoivent pourront être supprimées s’ils refusent le deuxième poste qui leur est proposé, à condition bien-sûr qu'il corresponde un minimum à leurs recherches, en termes de qualification et de salaire.
La « caresse », c’est que les droits à l’indemnisation ne seront plus réservés aux seuls salariés licenciés. Ils seront en effet étendus à deux catégories de travailleurs : les indépendants, et les démissionnaires. Avec des limites, bien-sûr (une fois tous les cinq ans pour les démissionnaires, par exemple). Il veut donc tendre vers une « universalisation » de l’assurance-chômage, afin d'accroître la flexibilité du travail et donc la mobilité professionnelle, tout en garantissant la sécurité des salariés.
Exit les syndicats
Macron ne s’arrête pas là : il veut faire passer l'assurance-chômage dans le giron de l'Etat. Sa gestion se ferait donc à l’avenir en association avec les organisations syndicales, mais plus exclusivement par elles et Pôle Emploi. Pour mémoire, les partenaires sociaux gèrent depuis soixante ans l’assurance-chômage, en vertu du principe de la gestion par les cotisants.
Ayant d’abord le code du Travail à réformer, afin de donner « plus de liberté et d’agilité aux entreprises », comme il le souhaite, Macron n’entamera la réforme de l’Unédic que début 2018.
Un coût élevé
Reste à savoir s’il aura les moyens de la financer. D’après le candidat, cela coûterait en effet la modique somme d’1,44 milliard par an, pour les seuls démissionnaires. Mais l'Institut Montaigne estime son coût au double (et de 0,9 à 3,3 milliards supplémentaires pour les indépendants), comme le rappelle Les Echos.