ISF, déclarations de patrimoine : 60 députés et sénateurs ont triché d’après le Canard Enchaîné

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 22 octobre 2014 à 18h58

A toute chose, malheur est bon : désormais Thomas Thévenoud sert de marqueur dans la vie politique française. Le Canard enchaîné du mercredi 22 octobre surnomme en effet la soixantaine de députés en bisbille avec le fisc les "nouveaux Thévenoud". Avant que certains se "cahuzacisent" ?

Les parlementaires - députés et sénateurs, au nombre de 925 - sont désormais tenus de déposer des déclarations de patrimoine au bureau de leurs assemblées respectives, en vertu de la loi sur la transparence de la vie publique d'octobre 2013, consécutive à l'affaire Cahuzac. On traque ici les enrichissements abusifs ou sans cause, que leur état de parlementaire pourraient provoquer, même si l'on doute qu'ils puisssent être assez naïfs pour les faire apparaître dans leur déclaration, mais passons.

D'après le Canard, une soixante de députés ou sénateurs auraient un peu arrangé leur déclaration à leur sauce. Mais pas autant que Manuel Valls, qui a déclaré 93 000 euros de patrimoine personnel, faisant porter tout le reste par son épouse, à commencer par 99 % des parts de la SCI de l'appartement parisien qu'il occupe avec elle et ses enfants, estimé entre 1,6 et 2 millions d'euros... Le Canard révèle que sur le lot des 925 députés et sénateurs, "nombre d'entre eux minimisent leur patrimoine, par négligence ou par calcul, mais sans dépasser les 5 ou 10 % de la valeur réelle. En revanche, ils sont quelques-uns à tenter sciemment de tromper l'administration".

Le fisc a contacté la soixante de députés et sénateurs "fraudeurs" afin qu'ils se mettent en règle, et les carnets de chèque commencent à sortir, comme pour Thomas Thévenoud qui avait payé rubis sur l'ongle des années d'impôts impayés en retard... et d'années non déclarées ! Après régularisation, ils ne seront peut-être plus "qu'une grosse poignée" explique le Canard. Encore trop ? Si vous voulez voir si votre député ou si les sénateurs de votre département trichent, en revanche, vous ne trouverez - pas encore -de noms dans le Canard. Mais curieusement, c'est à L'Elysée et à Matignon que 'on redoute le plus "une sacrée bombinette qui explosera sous peu". Les parlementaires en délicatesse avec le fisc ne seraient-ils donc que de la majorité ?

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).