Au gouvernement, la situation commence à inquiéter au point que certaines voix s’élèvent pour proposer une manière de taxer l’épargne des Français, à défaut de réussir à convaincre les Français de la dépenser. Car en janvier 2021, comme sur l’ensemble de l’année 2020, les ménages ont surtout alimenté leur épargne de précaution pour faire face à la crise.
En décembre on dépense, en janvier on remet de côté
Le mois de décembre 2020, porté par les dépenses de Noël et du jour de l’An, le gouvernement avait eu peut-être l’espoir que les dizaines de milliards d’euros que les Français ont déposées sur leurs livrets défiscalisés, le Livret A et le LDDS, sortent finalement rapidement des comptes. Après une année où la collecte a battu record sur record, en décembre 2020 la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) annonçait une décollecte de 840 millions d’euros.
Le début d’une tendance ? Plutôt une anomalie semble-t-il : après avoir festoyé en décembre 2020, les Français ont recommencé à économiser. La collecte de janvier 2021 est de nouveau positive, et pas qu’un peu : 6,32 milliards d’euros ont été déposés sur les Livrets A. Si le mois de janvier est généralement propice à une collecte positive, en 2020 elle avait atteint 4,13 milliards, la différence sur un an est nette et montre que les ménages continuent de préférer une épargne de précaution conséquente à l’investissement et la dépense.
Le LDDS aussi connaît une collecte positive
Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), petit cousin du Livret A, la tendance est la même : 810 millions d’euros y ont été déposés en janvier 2021. Quasiment deux fois plus qu’en janvier 2020 (410 millions d’euros), ce qui permet à la collecte totale des livrets défiscalisés d’atteindre 7,1 milliards d’euros en janvier 2021, environ 2,5 milliards d’euros de plus qu’il y a un an.
L’encours total des deux livrets atteint, selon la CDC, 455,5 milliards d’euros fin janvier 2021, en hausse de près de 10% (45 milliards d’euros) sur un an.