LLD : Des locations qui ressemblent à des crédits conso ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 31 mars 2021 à 9h43
Renegocier Credit Immobilier
118,1 MILLIARDS €Les Français avaient contracté, en décembre 2020, 188,1 milliards d'euros de crédits à la consommation.

Depuis quelques années, deux nouveaux modes de financement pour l’achat d’une voiture neuve ont le vent en poupe : la Location Longue Durée (LLD) et la Location avec Option Achat (LOA). S’ils permettent de ne pas débourser d’un trait plusieurs dizaines de milliers d’euros, ce qui serait le cas si le client payait « cash », ils inquiètent la Cour des comptes car… la LLD nest pas soumise aux mêmes contrôles que les crédits à la consommation.

La Cour des comptes s’inquiète des risques pour les ménages

Dans son rapport annuel, qui traite également des LLD en France, la Cour des comptes souligne tout simplement la différence de traitement de ces contrats par rapport à un crédit à la consommation classique : les premiers échappent au contrôle auxquels sont soumis les deuxièmes. De quoi inquiéter, comme l’explique le journal Les Echos : alors que les contrôles sont en place pour éviter le surendettement des ménages, la LLD n'est pas forcément prise en compte. Pourtant, pour la Cour, la différence est moindre entre les deux : les contrats LLD ont des règles strictes.

C’est le cas de la LLD (Location Longue Durée) : la résiliation avant la fin du contrat n’est pas réglementée et devient quasiment impossible… ou sous peine de payer l’intégralité des sommes, alors que le client n’utilisera plus la voiture concernée. « Dès la signature du contrat, le client devient redevable de l'ensemble des mensualités prévues, même s'il souhaite restituer le bien loué », écrit la Cour des comptes citée par Les Echos.

Vers une évolution du cadre réglementaire ?

Si la LLD, comme l’ensemble des contrats de crédit, n’inquiète que peu les autorités lorsque la situation économique est marquée par la croissance, ce qui était le cas en France depuis la fin de la crise économique de 2008, la crise sanitaire et la récession record de 8,2% qui ont frappé la France en 2020 renouvellent la crainte d’une insolvabilité de certains ménages.

Si la Cour des comptes ne demande pas la cessation de ces financements pour les voitures neuves, elle recommande « de faire évoluer le cadre juridique pour assurer une meilleure protection des clients », estimant qu’il y a un risque « de conséquences financières similaires à celles du crédit à la consommation ».

La Cour s’inquiète en effet d’un autre phénomène, qui est lui naissant : les LLD pour des biens autres que les voitures ; des offres de « leasing » se multiplient pour des biens de la vie courante, comme des appareils électroniques ou de l’électroménager. Une pratique qui était déjà dénoncée en janvier 2020 par l’UFC-Que Choisir qui la jugeait très durement : « ce mode de financement relève des mêmes excès que le crédit revolving ».

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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