Loi Travail: Manuel Valls éprouve « un sentiment de gâchis »

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Par Laure De Charette Publié le 3 juin 2016 à 6h41
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0,2%Les 22 jours de greves en 1995 ont ampute le PIB trimestriel de 0,2%.

Il n’est sans doute pas le seul. Devant les députés, à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a reconnu qu’il éprouvait « un sentiment de gâchis » face à la situation sociale.

Combien ça coute une telle grève ?

Pourquoi une telle amertume ? Manuel Valls, en parlant de gâchis, pense surtout à l’impact économique que pourrait engendrer le conflit social qui paralyse la France depuis plusieurs jours en protestation au projet de Loi Travail.

« Oui, ce conflit peut peser sur notre économie, au moment où l’action du gouvernement permet la reprise, la croissance et la baisse du chômage. Et j’ai parfois, oui, un sentiment de gâchis, face à cette situation où le moral des ménages connaît un bond sans précédent et que certains risquent de dévaloriser », a plaidé le chef du gouvernement à l’Assemblée nationale, en réponse au député communiste André Chassaigne (Puy-de-Dôme).

L’impact économique de la crise est-il réel ou fantasmé ? Un article paru dans Le Monde rappelle les précédents.

L'impact sur le PIB

Les grandes grèves intervenues entre mi-novembre et mi-décembre 1995 contre le plan Juppé sur les retraites (vingt-deux jours au total) avaient amputé de 0,2 point de PIB la croissance tricolore au quatrième trimestre 1995, selon le calcul de l’Insee. Mais à l’époque, la France était véritablement à l’arrêt, tout était bloqué (transports publics, administrations…).

A l’inverse, en 2010, les blocages de raffineries face à la réforme des retraites du gouvernement de François Fillon « n’avaient eu aucun effet global sur l’économie française ».

En revanche, en mai 1968, l’arrêt général du pays avait fait chuter le PIB de 5 % au deuxième trimestre.

Toujours est-il que Manuel Valls est évidemment accusé par certains députés de contribuer au blocage, et notamment de ne pas assez dialoguer avec les opposants. « J’ai toujours dit que ma porte était ouverte. J’ai attendu et j’attends encore des propositions de certains », a-t-il dit. D’après lui, le gouvernement a déjà mis de l’eau dans son vin, en acceptant environ 800 amendements sur le texte.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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