Les débats sur la Loi Travail ont commencé à l'Assemblée Nationale mardi 3 mai 2016 sur fond de manifestations et violences du 1er mai 2016. Près de 5 000 amendements devront être étudiés par les députés tandis que le gouvernement devra les convaincre. Il n'aura toutefois pas convaincu les Français qui sont une très large majorité à ne pas vouloir de la Loi Travail de Myriam El-Kohmri.
Les extrêmes s'unissent contre le texte du PS
Une fois n'est pas coutume, le Front de Gauche et le Front National sont concordes : leurs sympathisants ne veulent pas de la loi Travail à 93 % et 87 % respectivement. En ça, ils rejoignent l'ensemble des Français. Selon le sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi 4 mai 2016, 74% des Français sont contre ce texte de loi dont 37 % sont totalement opposés à la réforme.
D'une manière générale, le front contre la Loi Travail traverse toutes les formations politiques : outre les deux extrêmes de la gauche et de la droite, chez les sympathisants du PS le texte est rejeté à 55 % et même à 65 % chez les sympathisants du parti Les Républicains.
Un texte fait... par les entreprises pour les entreprises ?
La raison de ce rejet total de ce texte de loi est simple : il favoriserait, selon 69 % des interrogés par Elabe, les entreprises. C'est la critique première qui a été faite au texte depuis sa première version, largement soutenue par Pierre Gattaz. La version qui est en débat à l'Assemblée, toutefois, est même rejetée par le Medef qui critique les changements qui lui ont été faits.
Les Français sont donc totalement contre la Loi Travail et 48 % en demandent le retrait. 38 % veulent qu'il soit encore modifié et seulement 13 % l'acceptent en l'Etat.
Le 49-3 pour faire adopter la loi ?
Le gouvernement devra donc convaincre les députés sur lesquels pèse le chantage des Français : nombre d'opposants au texte ont déjà déclaré qu'ils ne revoteraient pour leur député si celui-ci a voté la Loi Travail. Un chantage réussi puisque, selon le gouvernement, 40 voix manqueraient à l'appel pour que le texte soit adopté.
François Hollande pourrait alors décider d'utiliser le 49-3 pour faire passer le texte en force. Une décision qui aurait une conséquence directe et négative sur la Présidentielle de 2017.