La moitié des Français veut que Macron démissionne

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 6 juin 2016 à 7h08

Le ministre de l'Economie est en mauvaise posture : sa cote de popularité est en chute libre et ses propos font souvent polémique. Après avoir retourné sa veste sur le plafonnement du salaire des grands patrons, après avoir critiqué à demi-mot les 35 heures (que les sénateurs ont supprimées dans le cadre de la Loi Travail), voilà qu'il doit payer l'ISF. Et les Français n'apprécient guère...

Emmanuel Macron moins aimé par la gauche que par la droite

La tendance libérale d'Emmanuel Macron semble jouer contre lui dans les sondages, à moins d'un mois de la Présidentielle 2017 pour laquelle plane le mystère d'une candidature du ministre en tant qu'outsider. Selon le sondage Odoxa mené pour CQFD et iTélé publié vendredi 3 juin 2016, en effet, plus de la moitié des Français (52 %) veut que le colocataire de Bercy démissionne.

C'est surtout à gauche, soit sa propre communauté politique, qu'Emmanuel Macron n'est pas apprécié : les sympathisants de gauche sont 55 % à vouloir sa démission, contre 44 % des sympathisants de droite.

Emmanuel Macron, l'ISF et le costard

Le ministre de l'Economie se présente de plus en plus comme une personnalité atypique pour la gauche : fin mai, interpellé par un jeune lors d'un déplacement, il a déclaré que "la meilleure façon de se payer un costard c'est de travailler". Il a par la suite estimé "qu'on ne tutoie pas un ministre, on ne l'invective pas". Bien qu'il nie tout "mépris", l'affaire a créé un mini-scandale.

Le fait qu'il ait été épinglé sur son patrimoine et qu'il doive désormais payer l'ISF (mais qu'aucun redressement fiscal en bonne et due forme ne lui a été adressé par ses propres services), impôt qu'il n'aime pas, contribue à cette image qui lui prête de la distance : Emmanuel Macron, ancien banquier de chez Rothschild, apparaît comme un homme de droite plutôt que de gauche.

Ce qui explique, peut-être, que 51 % des sympathisants de gauche sont choqués par ses propos, contre seulement 28 % de ceux de droite, selon le sondage Odoxa.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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