Coupe du monde : l’affrontement France-Allemagne en 10 points

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Par Ludovic Subran Modifié le 29 novembre 2022 à 10h09

Qui, de l'Allemagne ou de la France, gagnera le quart de finale de l'économie ?

1. PIB : +1,7% pour l'Allemagne vs 0,7% pour la France en 2014

Alors que l'Allemagne affiche une de ses meilleures performances en moyenne depuis 10 ans, la France déclare forfait en entamant sa 3ème année consécutive de croissance en dessous des 1%.

2. Nombre d'achat de robots industriels : 17 500 pour l'Allemagne vs 2 956 pour la France (2012)

L'Allemagne poursuit son plan de match ambitieux de transformation industrielle, « Industry 4.0 ». La France a fait un choix plus complexe de ciblage de 34 secteurs stratégiques, sans réelle audace industrielle.

3. Taux d'emploi : 72,8% pour l'Allemagne vs 64% pour la France (2012)

L'Allemagne affiche un taux d'emploi supérieur, témoignant de la réussite de ses choix tactiques visant à faire revenir vers l'emploi des personnes exclues auparavant (e.g., jeunes, seniors).

4. Pression fiscale : 49% des profits en Allemagne vs 65% en France (2012)

Tandis que la France annonce des réformes tardives pour alléger la fiscalité des entreprises et réduire l'écart avec ses voisins européens, l'Allemagne a une longueur d'avance, donnant davantage d'agilité à ses entreprises.

5. Nombre d'entreprises exportatrices : env. 300 000 pour l'Allemagne vs 120 000 pour la France (2012)

L'Allemagne cultive mieux l'esprit d'équipe à l'export, et peut compter sur un tissu d'ETI plus solide en attaque pour investir et exporter.

6. Taux de fécondité : 2 en France vs 1,38 en Allemagne (2011)

La France fait preuve d'une natalité dynamique face à une équipe allemande à la traine en Europe.

7. Coût unitaire du travail : +2,5% en France vs +3,7% en Allemagne depuis 2008

La modération salariale permet de restaurer une compétitivité relative des entreprises françaises. Une aubaine pour dégager les marges.

8. Proportion de diplômés de l'enseignement supérieur : 43,60% en France vs 31,9% en Allemagne (2012)

La France peut compter sur des joueurs de talent, alliant technicité, vitesse et innovation. Un atout de taille pour contrôler des segments de pointe, à forte valeur ajoutée.

9. Coût de l'énergie : 0,2 kWh en Allemagne vs 0,1 kWh en France (2013)

Le duel de l'énergie est sans appel. La facture est deux fois plus salée pour les entreprises allemandes, pesant sur leur rentabilité.

10. Ratio d'intensité de pauvreté : 19% pour la France vs 21,1% pour l'Allemagne (2011)

L'absence de salaire minimum et la pression sur les salaires non qualifiés a généré une nouvelle pauvreté en Allemagne. Un symbole qui peut faire pencher la balance.

11. Coût des défaillances : 5,1 milliards € pour la France vs 28 milliards € pour l'Allemagne (à fin 2013)
Pour un nombre d'entreprises à peu près similaire, l'Allemagne affiche un nombre de défaillances deux fois moins important que la France (25 995 défaillances vs 62 716 en 2013). Pourtant, le total passif fournisseurs (soit le coût des défaillances sur l'économie) est beaucoup plus élevé en Allemagne.

Le pronostic : victoire au tir au but... de la France !

Le match sera très serré vendredi. Au regard de ces 11 joueurs, l'Allemagne dispose d'une meilleure attaque, avec des entreprises qui ont plutôt bien résisté au ralentissement économique. Pour autant, la France, en dépit d'une économie qui peine à décoller, pourra créer la surprise, avec une reprise progressive de l'investissement. Le rôle des gardiens sera plus que jamais déterminant !

Lsubran

Ludovic Subran est Chef Economiste chez Euler Hermes.

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