WhatsApp, cette application qui valait 3 milliards de plus que prévu

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 7 octobre 2014 à 5h06

C'est ce qui s'appelle avoir le nez creux ! Les fondateurs de WhatsApp, une application de messagerie instantanée pour smartphones, en acceptant d'être rachetés par Facebook en début d'année, avait accepté également d'être réglés pour l'essentiel en actions Facebook.

Résultat, en février, la transaction portait sur 19 milliards de dollars. Mais le temps que le deal se fasse - les fameuses "due diligences", pour vérifier que tout est au carré sur le plan juridique dans la société achetée par exemple, mais aussi les autorisations des autorités de contrôle de la concurrence aux Etats-Unis ou en Europe - le prix des actions Facebook a augmenté. + 14 % ! Résultat des courses, le montant payé, qui avait été converti en actions à la valeur de février, a mécaniquement gonflé. Le rachat de WhatsApp par Facebook est désormais valorisé 22 milliards de dollars, dont 4,5 milliards en cash, tout le reste étant constitué d'actions Facebook : 224 millions tout de même, soit 10 % de la valorisation boursière de Facebook !

Le deal a tout du deal du siècle : WhatsApp, ce n'est "que" 50 employés dont une trentaine d'ingénieurs. Une simple règle de trois permet de dire que chaque employé de WhatsApp a été "acheté" près de 400 millions de dollars ! Mais ce sont en fait les utilisateurs de l'application qui intéressent Facebook : 450 millions d'utilisateurs actifs ! Ils valent chacun, rapporté au deal d'achat, près de 50 dollars. WhatsApp n'est pas très utilisé en France, mais énormément aux Etats-Unis et en Asie, puisqu'il permet d'échanger des messages gratuits : 10 milliards par jour, soit presque autant que les SMS dans le monde ! Il est probable que Facebook va vouloir fusionner ces utilisateurs avec ceux de sa propre messagerie, "Facebook Messenger", pour en faire une des plus grosses communautés virtuelles au monde et la vendre ainsi aux annonceurs...

Alexander Supertramp / Shutterstock.com

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).