Les chiffres affolent, les corps lâchent, les thermomètres explosent. Ce qui s’est produit à Silopi, en Turquie, n’est pas un simple épisode de chaleur estivale. C’est un basculement. Une cassure nette entre le climat que nous connaissions et celui qui s’impose désormais, brutal, implacable, irréversible ?
Turquie : 50,5 °C à Silopi, l’enfer est là
By
Last modified on 28 juillet 2025 8h16
50,5 °CUn nouveau record de température, à 50,5 °C, vient d'être battu au sud-est de la Turquie.
Une température historique le 25 juillet 2025 : Silopi pulvérise le record national
Le 25 juillet 2025, la petite ville de Silopi, nichée dans la province de Şırnak, au sud-est de la Turquie, a enregistré une température de 50,5 °C. Ce chiffre, validé par la Direction générale de la météorologie turque et relayé par le ministère de l’Environnement, de l’Urbanisme et du Changement climatique, marque le nouveau record absolu de température en Turquie. Il efface des tablettes les 49,5 °C atteints à Sarıcakaya (Eskişehir) le 15 août 2023. Cette température a été mesurée à deux mètres du sol et à l’ombre, selon les normes internationales de relevé météorologique.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Dès l’aube du 25 juillet, les rues de Silopi sont devenues des no man's lands brûlants. Cette réalité est encore amplifiée par les chiffres : le 26 juillet, Silopi enregistrait encore 48,5 °C, puis 48 °C le 27. Un étouffement prolongé, continu, insupportable.
Un phénomène météorologique ou une répétition générale du réchauffement climatique ?
La température extrême de Silopi n’est pas un cas isolé, mais le sommet d’un événement climatique national massif. 31 provinces ont dépassé les 40 °C ce jour-là. Le ministère de l’Environnement affirmait dans un communiqué le 27 juillet 2025 : « 132 stations météorologiques ont battu leur record historique pour un mois de juillet ».
Et pourtant, ce n’est pas fini. Selon les prévisions, de nouveaux records pourraient être enregistrés d’ici la fin du mois. Le Centre météorologique régional n°15 a averti que les températures pourraient rester 6 à 10 °C au-dessus des moyennes saisonnières, notamment en Anatolie du Sud-Est.
Le quotidien s’effondre : adaptation en mode survie
Comment vit-on dans un environnement à 50,5 °C ? On ne vit pas, on résiste, on se terre, on se soumet. Les enfants se rassemblent autour des fontaines publiques. Les adultes, eux, organisent leurs journées autour des heures « acceptables » : sorties très matinales ou nocturnes, siestes forcées en pleine journée.
Ce record n’est pas un simple chiffre dans un rapport. Il est un marqueur de rupture. Un signal rouge à l’échelle planétaire. Le fait que des milliers de personnes ne puissent plus sortir entre 11 h et 16 h n’est pas un simple désagrément, c’est un avertissement sur l’inviabilité de nos systèmes urbains, sociaux et énergétiques dans un monde à +2 ou +3 °C. Ce n’est pas une hypothèse : c’est une réalité déjà mesurable. Et à 50,5 °C, elle devient irréversible.