Les patrons de PME broient du noir

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 18 octobre 2012 à 11h36
Le niveau de confiance des dirigeants de PME et ETI (Etablissement de taille intermédiaire) est au plus bas depuis début 2011, et les signaux négatifs s’accumulent. 61 % des dirigeants de PME/ETI restent encore confiants pour leur propre activité. Mais ce niveau s’est effondré de 11 % en un mois (72 % en septembre) et a diminué de 19 % depuis le mois d’avril 2012. C’est le plus bas niveau observé depuis le lancement de l’Observatoire réalisé par la Banque Palatine en partenariat avec le magazine Challenges et la chaîne i>Télé.
La confiance en l’économie mondiale (21 % ; -9 points) et en l’économie française (17 % ; -6 points) chutent très fortement. Ces indicateurs sont au plus bas depuis décembre 2011.
La majorité des PME/ETI (61 %) sont en ligne avec les objectifs fixés par leurs dirigeants en début d’année. Toutefois, le nombre d’entreprises estimant avoir pris du retard en septembre progresse très fortement (+ 10 % en un mois).
Seulement 32 % des PME/ETI (- 5 %) prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires en 2012. La part de dirigeants de PME/ETI envisageant une baisse de leur chiffre d’affaires reste minoritaire (23 %), mais ne cesse d’augmenter depuis le mois de mai (+ 9 %).
Avec cette forte dégradation, les perspectives de réduction d’effectifs se font de plus en plus pressantes : 17 % (+ 1 %) des PME/ETI envisagent de réduire le nombre de leurs salariés, et 10 % (stable) le nombre de leurs cadres. C’est le solde négatif le plus élevé depuis la création de l’Observatoire.
Pour rendre les PME/ETI françaises plus compétitives sur le marché mondial, la suppression des 35 heures est perçue comme une priorité. 56 % des dirigeants de PME/ETI estiment qu’elles sont un frein à la compétitivité. 27 % la citant comme cause première.
Viennent ensuite l’assouplissement des règles de licenciement accompagné de mesures pour la reconversion des employés, le transfert d’une partie des cotisations patronales vers un impôt. Le renforcement des pôles de compétitivité est préconisé par environ 4 dirigeants de PME-ETI sur 10.
Pour Daniel Karyotis, Président du Directoire de la Banque Palatine : « L’atonie persistante de la zone euro, Allemagne désormais comprise, contribue à la chute spectaculaire de la confiance des dirigeants ! Les interrogations sur le projet fiscal à venir pèsent également sur leur moral. Pour eux, rien n’est pire que l’incertitude, terreau de toutes les craintes. Leur principal espoir : de vraies mesures pour améliorer la compétitivité des PME/ETI françaises à l’international ! »
Pour Charles-Henri d’Auvigny, Directeur général délégué d’OpinionWay : « Afin d’améliorer leur compétitivité, les chefs d’entreprises de PME-ETI ne souhaitent pas prioritairement une baisse des charges sur le coût du travail, ils recherchent avant tout de la souplesse afin de gérer au plus près leur carnet de commandes. Ils sont aussi conscients que l’union fait la force, ils souhaitent que l’Etat les encourage dans cette démarche pour favoriser la constitution de pôles de compétences. »
Retrouvez l’étude complète sur www.palatine.fr et www.opinionway.com
Fiche Technique :
Etude quantitative réalisée auprès d’un échantillon de 301 dirigeants d’entreprises (PDG, DG, DAF, ...) dont le chiffre d’affaires est compris entre 15 et 500 millions d’euros, entre le 25 septembre et le 5 octobre 2012. La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement en termes de secteurs d’activité et de chiffre d’affaires. Mode d’interrogation : L’échantillon a été interrogé par téléphone sur système CATI. Toute publication totale ou partielle doit impérativement rappeler la méthodologie et utiliser la mention complète suivante «Observatoire PME/ETI – Opinion Way/Banque PALATINE pour i>TELE-Challenges ».

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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