La France dans le collimateur de l’agence Standard & Poor’s

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 13 octobre 2014 à 5h36

Baissera ou baissera pas ? La note de la France, marque visible de sa stabilité et de sa fiabilité (ou non) économiques, risque de baisser encore. C'est l'agence de notation Standard & Poor's qui le dit mettant une dernière fois la France en garde. Si pour l'instant elle maintient son AA, mais la perspective devient négative et l'éventualité de la voir passer à A est réelle. Trop réelle.

Standard & Poor's montre les dents

Encore une fois la note de la France s'en sort, de justesse. Standard & Poor's, ce vendredi 11 octobre 2014, a décidé de la maintenir à AA. Avec un petit changement qui fait toute la différence : la perspective devient « négative ».

C'est une mise en garde pour François Hollande et son gouvernement : si les choses ne bougent pas rapidement, la France pourrait voir sa note dégradée à A, ce qui serait un coup très dur pour l'économie du pays.

Engagements européens, réduction du déficit, emploi... autant de paramètres qui inquiètent Standard & Poor's et qui pourraient justifier une nouvelle dégradation de la note après celles subies en janvier 2012 et novembre 2013.

Les prévisions de Standard & Poor's pour la France

Malgré les annonces du gouvernement et les réformes engagées ou prévues, la situation ne paraît pas rose pour le pays. Au contraire : les prévisions de Standard & Poor's sont loin de celles du gouvernement.

Pour 2014, la croissance devrait être de 0,5% et même de 1,1% pour 2015, contre 1% pour le gouvernement. De quoi donner le sourire ? Pas vraiment. Car les années suivantes ne se passeront pas comme prévu. En 2016 et 2017 S&P prévoit une croissance de 1,5% contre 1,7% en 2016 et 1,9% en 2017. Standard & Poor's voit donc une France encore à la traîne.

Les Français font de la résistance

Pour Standard & Poor's, le problème ce sont les Français, et pas réellement le gouvernement. Pour l'agence, les réticences aux changements, notamment au niveau des prestations sociales, sont un frein à la croissance et surtout à la relance économique.

L'agence prend en exemple la difficulté de mettre en place le Pacte de Responsabilité dont les effets devraient être une réduction d'environ 30 à 40 milliards d'euros des charges pour les entreprises. Mais il y a, dans l'Hexagone, des tensions un peu pour tout : travail le dimanche, 35 heures, baisse des cotisations...

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.