La prise de position d'Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement Productif, en faveur de Bouygues Telecom dans le dossier de la vente de SFR par Vivendi avait étonné le monde des affaires et les politiques. Entendu mercredi 9 avril 2014 à la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée Nationale à ce sujet, il persiste, signe et va même plus loin.
Arnaud Montebourg s'estime dans son droit
C'est le député Henri Emmanuelli, membre du Parti Socialiste, qui a demandé que l'ancien ministre du Redressement Productif, aujourd'hui ministre de l'Economie, soit entendu concernant cette prise de position peu commune. Le journal Le Figaro nous donne un aperçu de l'entretien.
Loin de se laisser impressionner, Montebourg s'est estimé parfaitement dans son droit de défendre le projet de rachat de Bouygues Telecom. Pour la simple raison que, sinon, « il n'aurait été question que de gros sous » alors que grâce à son intervention, d'après lui, le gouvernement a obtenu des engagements forts sur l'emploi.
Numericable sous surveillance
Loin de s'arrêter là, celui qui a depuis été promu a annoncé que Numericable, qui finalement a été choisi par Vivendi pour la cession de SFR, serait surveillé. Notamment par la mise en place « d'un observatoire de sous-traitants dans les télécoms ». Le but ? Éviter que Numericable ne maintienne l'emploi chez SFR en réduisant celui-ci chez ses fournisseurs. Décidément, il n'a aucune confiance dans Patrick Drahi.
Et ce n'est pas tout, le ministre de l'Economie compte demander à Numericable la relocalisation de ses centres d'appels en France afin que les conditions de son rachat de SFR correspondent aux engagements pris par Bouygues Telecom.
Le déploiement de la fibre optique sous vigilance
Outre les engagements sur l'emploi, Arnaud Montebourg a dit à la Commission des Affaires économiques qu'il sera vigilant concernant les engagements de déploiement de la fibre optique.
Numericable, premier opérateur du secteur avec la technologie FTTH (Fiber To The Home) qui porte la fibre optique en bas des immeubles, a annoncé 12 millions de foyers connectés en 2017 et 15 millions en 2020.
Mais, surtout, c'est le respect des engagements de SFR sur le déploiement du très haut débit dans les zones non denses, engagements pris en partenariat avec Orange bien avant la fusion, auxquels Montebourg veillera.