La France, comme le reste de l’Union européenne, accumule les retards sur la vaccination : les objectifs fixés semblent de plus en plus compliqués à atteindre… et ce n’est pas la faute aux gouvernements. C’est la pénurie de doses de vaccins, causée par les laboratoires pharmaceutiques, qui est au centre du problème. Mais c’est aux économies européennes que cela va coûter cher.
La France perd 3 milliards d’euros de PIB par semaine de retard
Rien n’est encore définitivement perdu, la vaccination pourrait subir une accélération majeure dès que les doses seront disponibles, notamment en avril 2021 avec l’arrivée des premières doses du vaccin Janssen qui, de plus, ne nécessite pas de rappel… mais rien n’est moins sûr.
Le cabinet Euler Hermes a donc tenté d’analyser le coût, pour les économies européennes, de la situation, en supposant que le retard cumulé ne sera pas rattrapé à temps. Pour la France, la facture est salée : fortement dépendante du tourisme, à l’arrêt à cause de la pandémie, elle va perdre 3 milliards d’euros de PIB pour chaque semaine de retard dans les objectifs de vaccination.
Pour rappel : l’Union européenne a fixé comme objectif un taux de vaccination de sa population de 70% à l’horizon de la fin de l’été… or, un tel niveau, sans accélération de la distribution de doses, ne serait atteint qu’en fin d’année.
Sept semaines de retard, selon Euler Hermes, et un coût total de 123 milliards d’euros
Le cabinet avait déjà calculé ce coût, qui n’a pas changé dans les faits : il augmente car la vaccination prend de plus en plus de retard. Chaque semaine de retard coûte 17,5 milliards d’euros à l’ensemble des économies de l’Union européenne. Et désormais, le retard cumulé est estimé à 7 semaines, contre 5 semaines dans le précédent calcul du cabinet publié en février 2021.
Ainsi, ce sont déjà 123 milliards d’euros de perdus pour l’économie européenne pour 2021, si le retard n’est pas rattrapé, et donc 21 milliards pour la seule économie française.