Pertes historiques pour le Crédit Agricole, qui accepte de purger ses comptes

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 1 février 2013 à 8h21

Mauvaise passe pour le Crédit Agricole. La banque verte, qui détient par ailleurs LCL (ex Crédit Lyonnais) en France, est contrainte d'admettre que toutes les acquisitions réalisées ces dernières années n'étaient pas de si bonnes affaires.

Pour faire simple, le Crédit Agricole a soit payé trop cher, soit acheté au mauvais moment, soit manqué de chance sur certains dossiers. C'est le cas avec la banque grecque Emporiki, en quasi faillite, cédée cet été à Alpha Bank. Non seulement elle a été cédée à la casse, mais Crédit Agricole a du renflouer la banque avant d'en donner les clefs à Alpha. L'affaire lui coûte 3,2 milliards d'euros, et apparaissait déjà dans les comptes de la banque, en rouge de plus de 2,5 milliards sur 2012.

Aujourd'hui, le Crédit Agricole a annoncé dans un communiqué ajouter encore 3,8 milliards de charges exceptionnelles sur le quatrième trimestre de l'année écoulée pour "dépréciation d'actifs". Dans ce cas, la banque n'a pas vendu (et donc, selon l'adage, n'a pas perdu) mais constate que la valeur des biens qu'elle détient n'est plus la même qu'au dernier arrêté comptable. En l'occurence, le Crédit Agricole admet que ses parts dans Newedge, une banque américaine spécialisée dans le courtage ne valent plus autant qu'évalué. Idem pour ses parts dans la banque portugaise BES. D'autres filiales ou activités en difficulté pésent dans ces charges, comme les entités chargées du financement des entreprises ou du crédit à la consommation.

Cependant, si ces chiffres restent impressionnants, ils ne présentent pas de menace quant à la viabilité de la banque. Elle constate avoir perdu beaucoup d'argent, mais l'argent est déjà parti en fumée. Le cours de l'action pourrait être chahuté un temps, mais cette opération transparence sur les comptes peut paradoxalement lui profiter dans le futur. La question que tout le monde se pose désormais : quelle sera la prochaine banque à faire le ménage dans ses comptes et à accepter de dévaloriser ses actifs ?

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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