Le cabinet d’études Ernst&Young a publié, le 22 février 2017, une étude sur le piratage des films et séries en France. Il en ressort un constat assez simple : le piratage de films et de séries continue à coûter cher à l’industrie audiovisuelle... EY estime les pertes de l’industrie cinématographique, pour le seul Hexagone, à 1,4 milliard d’euros.
Le piratage : un véritable fléau économique
Quand vous savez que le budget du ministère de la culture est de 3,5 milliards d’euros par an, vous vous rendez compte des ravages provoqués par le piratage, c’est-à-dire le téléchargement illégal pour l’essentiel... à noter que dans ces 1,4 milliard d’euros, EY, qui a réalisé cette étude, estime à 350 millions d’euros le manque à gagner fiscal pour l’État...
Alors, comment est on parvenu à ce chiffre cette estimation puisque forcément, pour tout ce qui est illégal, on procède par évaluations... Simple : EY a interrogé 3000 personnes, qui ont reconnu elles-mêmes télécharger illégalement des films ou des séries, et leur a demandé si elles seraient prêtes à payer ces contenus au prix du marché. Surprise : les 3/4 seraient prêtes à payer, environ 8 euros pour acheter, c’est le prix d’un DVD, un peu plus de 4 euros pour louer.
Ces personnes auraient-elles vraiment payé ? Peut-être pas
On les a mis dans une situation théorique, en fait, celle d’avant le piratage via Internet : les contenus qu’ils téléchargent et regardent ne sont plus disponibles illégalement, soit parce que la lutte contre le piratage est suffisamment efficace en amont, soit parce que la sanction, le risque à prendre est suffisamment élevé pour décourager tout le monde...
C’est donc dans ce cas-là que 3 personnes sur 4 affirment qu’elles auraient payé pour voir. Pas sûr donc que cela soit ultra fiable comme méthode de calcul ; pourtant, les auteurs de l’étude affirment être restés très prudents dans leur évaluation : par exemple, ils n’ont pas pris en compte la perte d’audience d’une série diffusée à la télévision quand elle est téléchargée illégalement massivement en amont... c’est le cas par exemple des séries américaines que l’on regarde avant même leur diffusion en France.