Bercy va lancer une plateforme de dons pour aider au finalement de la « solidarité de la nation ». Une initiative plus ou moins bien accueillie.
Pour faire face à la crise du coronavirus qui paralyse l'activité économique, l'État a mis en place à destination des entreprises plusieurs mesures extrêmement coûteuses pour les caisses publiques. Ceux qui le peuvent, « particuliers ou entreprises », pourront très bientôt faire des dons depuis une plateforme en ligne. Une contribution à « l'effort de solidarité de la nation envers les plus touchés », explique Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics. Dans Le Figaro, ce dernier a donné quelques chiffres qui montrent à quel point les entreprises sollicitent l'État en cette période très difficile.
La solidarité nationale très sollicitée
Aux 220.000 entreprises qui ont eu jusqu'à présent recours au chômage partiel, il faut ajouter les 507.000 sociétés de moins de 50 salariés qui ont demandé un report des échéances des cotisations sociales (elles devaient être payées le 15 mars). C'est l'équivalent de « 3,8 milliards d'euros de cotisations qui n'ont pas été prélevées sur les 9 milliards d'euros alors appelées ». Les travailleurs indépendants ont obtenu le report automatique des cotisations : un montant de 250 millions d'euros. Plus de 39.000 demandes de reports de paiement des impôts ont été envoyées par des entreprises situées dans les territoires les plus touchés par la crise : 84% des demandes ont été acceptées, « pour un montant total de 2 milliards d'euros ».
Des dispositifs très onéreux
Pour ce qui concerne les demandes des entreprises de plus de 50 salariés, le gouvernement donnera son avis le 5 avril. Tous ces dispositifs coûtent cher, et Gérald Darmanin souhaite que ceux qui en ont encore les moyens puissent aider via cette fameuse plateforme de dons qui sera lancée bientôt. Pas sûr toutefois que l'initiative rencontre le succès espéré : beaucoup indiquent que cette solidarité nationale s'incarne d'abord et avant tout par l'impôt. D'autres, comme Jean-Luc Mélenchon, demande de rétablir l'impôt sur la fortune avant de « faire la manche »…