Déficit public : La Commission Européenne doute des 3% de la France en 2015

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 5 mai 2014 à 10h19

Patatra : La Commission Européenne célèbre à sa manière le deuxième anniversaire de l'élection de François Hollande à la présidence de la République en affirmant qu'une fois de plus le gouvernement français a fait de fausses promesses. Il faut dire qu'en deux ans, en dehors du mariage pour tous, pas une promesse du candidat Hollande n'a été tenue, en particulier en matièére économique.

Pour Bruxelles, l'objectif de faire passer le déficit public français sous la barre des 3 % en 2015, raison d'être du fameux plan d'économies présenté par Manuel Valls la semaine dernière, ne sera pas tenu. La Commission Européenne prévoit de son côté 3,4 % de déficit. Pour 2014, la Commission est moins sévère, voyant dans sa boule de cristal 3,9 % quand dans celle de Bercy l'objectif est de 3,8 %. Il n'empêche ! La quête du Graal, à savoir, repasser sous la barre des 3 %, repoussée de 2013 à 2014, puis de 2014 à 2015, s'éloigne donc encore.

Une explication pragmatique à cette différence de vues entre Bercy et Bruxelles : la croissance. Quand les économistes français - ou les politiques à qui ils obéissent - voient une croissance de 1,7 % en 2015, Les économistes de Bruxelles, que l'on espère plus objectifs et plus indépendants, ne prévoient que 1,2 %. Cette différence de 0,5 % explique en grande partie le dérapage des déficits publics selon Bruxelles.

Il faut noter toutefois que ces prévisions de Bruxelles restent provisoires, et pourront être réévaluées sur la base des éléments que Paris ne manquera pas de fournir pour convaincre la Commission du bien fondé de son plan d'économies de 50 milliards. Michel Sapin, ministre des Finances, est justement à Bruxelles aujourd'hui pour défendre les prévisions de son ministère et tenter de convaincre la Commission que la France respectera ses engagements.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).