Les tarifs des énergies renouvelables frappent plus les Français que le Covid

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Par Ludovic Grangeon Modifié le 29 novembre 2022 à 9h14
France Eoliennes Cout Impots
500000 EUROSDémanteler une éolienne peut revenir à plus de 500.000 euros.

En 2019, un jeune sur deux de 16 à 29 ans a eu des problèmes pour payer son loyer et son électricité, comme 40% des personnes de 30 à 44 ans. Les statistiques récentes de l’INSEE sont claires. A l’approche de l’hiver, jamais les pauvres n’auront eu aussi froid ni autant de problèmes avec leur facture d’électricité. Depuis l'arrivée des éoliennes, les prix flambent.

Pour le moment, le taux de pauvreté à 14,6 % de la population française est stable en 2020 par rapport à 2019. Les aides de la crise masquent probablement ce chiffre, mais le problème vient donc des charges. Même si des chèques énergie soulagent les plus pauvres, il ne faut pas oublier que ces aides seront payées … par les Français aussi… et que ce sera donc une double peine pour l’économie de la Nation, déjà endettée à 120 % du PIB et plus.

Plutôt que remplir deux fois un tonneau percé, il vaut mieux en boucher les trous.

Pour ceux qui n’y croient pas : le seul exemple de la taxe CSPE sur l’électricité, passée en 15 ans d’éolien de 3.30€ à 22.50€ soit 680% d’augmentation !!! Et il y en a 3 autres du même ordre. Les taxes pèsent plus de la moitié du l'électricité et la part des énergies renouvelables a explosé. Le problème est donc bien dans les tarifs aberrants de l’électricité et la conception actuelle de son marché, à propos desquels le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, ne décolère pas depuis l’automne, et qu'il souhaite réformer le plus vite possible. L’augmentation des taxes et subventions aux énergies renouvelables atteint des montants astronomiques, et surtout une dette colossale due aux dissimulations antérieures, remboursée aussi par une taxe qui s'ajoute aux autres. Plusieurs taxes sont parties dans le budget général pour que ça ne se remarque pas trop, notamment celle qui avait fait hurler les Gilets Jaunes, où l’essence finançait en plus les éoliennes avec en prime 4 augmentations en un an de l’électricité. Le ministre écologiste de Rugy avait sans doute trop mangé de homard ce jour-là.

Les affirmations du secteur des éoliennes sur la « rentabilité de sa production » sont biaisées et peu honnêtes : le prix final est affiché après déduction de toutes les aides perçues, d’un tarif fixe garanti à l’avance sur 15 ans à prix d’or par rapport aux fluctuations du marché, sans prendre en compte l’entretien du réseau doublé à cause de leur installation anarchique en rase campagne loin des lieux de consommation, sans prendre en charge la dette due aux taxes de soutien de leur tarif. L'éolien n'assume toujours pas les coûts de recyclage de ses installations qui polluent beaucoup plus qu’on ne le croyait, selon le constat d’économie circulaire du Ministère lui-même. (béton, transformateurs, lanthanides, centaine de milliers de tonnes de pales toxiques non recyclables). Si les éoliennes étaient performantes, elles seraient sur le marché de l'électricité depuis longtemps comme tout le monde. Nous n'avons plus les moyens d'entretenir ce gouffre financier qui en plus ne marche pas puisqu'il ne remplace rien d'autre. Le solaire est en partie compensé par l'autoconsommation, mais pas l'éolien. Il est surprenant que ce secteur prétende parler au nom des énergies renouvelables alors que l'hydraulique pèse 2 fois plus que l'éolien et coûte 2 fois moins cher sans aide. Pourquoi les journalistes montrent ils toujours une éolienne au lieu d'une chute d'eau en parlant d'énergies renouvelables ?

Après l’essence, les autoroutes, et le vent, l’eau de pluie deviendrait à péage.

Un peu de pédagogie : Imaginons une petite comparaison avec l’eau potable pour comprendre pourquoi ce système est aberrant. Si l’eau était gérée comme le vent …. On paierait l’eau de pluie deux fois plus cher que l’eau du robinet. Les réseaux vitaux d’eau potable seraient considérés comme un secours en fournissant pourtant 80 % des besoins. Des promoteurs pourraient installer des réservoirs privés partout où ils veulent et nous obliger à consommer leur eau avant celle du robinet, à prix d’or fixe et garanti par l’Etat… et le percepteur. Ils auraient même le droit d’exiger que les réseaux d’eau potable remplissent à perte leur réservoir en cas de sécheresse pour nous la revendre à prix d’or (Arenh). Les producteurs classiques seraient en difficulté, ce qui ferait encore monter les tarifs et la facture de l’eau pourrait grimper à 4 fois le prix. Cette comparaison illustre exactement ce qui se passe sur le marché de l’électricité en raison de la gestion aberrante du tarif des énergies renouvelables, dans des conditions « chaotiques » selon les termes très durs de la Cour des Comptes.

Et quand on parle de l’eau, le danger est présent aussi car les milieux d’affaires à Bruxelles veulent maintenant privatiser nos barrages… Les factures d’eau pourraient exploser aussi et renchérir beaucoup plus encore l'électricité, car la véritable énergie renouvelable peu chère en France reste encore l'hydraulique (12-15%) qui pèse deux fois l'éolien (7-8%) . De plus, l'hydroélectricité est beaucoup plus pilotable que l'éolien aléatoire qui dépend du vent instantané. L'hydroélectricité fait donc beaucoup moins tourner les centrales gaz et charbon que l'éolien. .

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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