Hausse du prix de l’essence : un casse-tête pour le gouvernement

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Par JOL Press Modifié le 10 août 2012 à 9h26

Les vacanciers du mois d’août vont sentir la note passée : l'essence augmente nettement. Le gouvernement tarde à annoncer le gel des prix promis pourtant pendant la campagne présidentielle. En réalité, au-delà des effets d'annonce, l’Etat a, en réalité, une marge de manœuvre très réduite.

Selon les derniers relevés du ministère de l’Ecologie et de l’Energie, le gazole - qui représente 80 % de la consommation des automobilistes français - est désormais au prix de 1,40 euro en moyenne par litre. Même constat pour les prix du sans-plomb 95 et du sans-plomb 98 dont les tarifs respectifs sont en moyenne de 1,57 euro par litre et de 1,62 euro par litre.

Malgré les vacances du gouvernement, le ministère de l’Economie et des Finances a immédiatement réagi en envoyant un communiqué de presse mardi 7 août. Pierre Moscovici se dit « extrêmement attentif à l’évolution quotidienne des prix des carburants » et se dit prêt à examiner « toutes les options à sa disposition et n’exclut aujourd’hui aucune possibilité d’actions, notamment un blocage temporaire des prix tel que proposé durant la campagne présidentielle ».

Selon le Code du commerce, le gouvernement peut fixer, par décret, le gel des prix des carburants pour une période allant jusqu'à six mois : « contre des hausses ou des baisses excessives de prix, des mesures temporaires motivées par une situation de crise, des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé. »

Pourtant, si le gel des prix de l’essence paraît nécessaire pour soulager quelque peu le pouvoir d’achat des Français, le gouvernement devrait affronter des raffineurs et distributeurs peu enclins à faire des sacrifices. En mauvaise santé, leurs marges ont déjà été très réduites. Les ponctionner de nouveau reviendrait à couler tout un secteur économique.

D’autre part, les prix du pétrole ne sont pas déterminés en France mais là où il est acheté. Il est donc difficilement envisageable d’exiger d’un revendeur qu’il bloque un prix sur lequel il n’a aucun pouvoir.

Le gouvernement pourrait également songer à diminuer les taxes prélevées sur les carburants. 60 % du prix de l’essence à la pompe revient en effet directement à l’Etat. Mais dans un contexte de crise où le gouvernement s’est engagé, après enquête de la Cour des comptes, à réaliser 33 milliards d’économie, la solution paraît précaire. En effet, selon les chiffres du gouvernement, bloquer une augmentation de 10 centimes du prix de l’essence sur trois mois entrainerait une perte d’1,25 milliard d’euros pour l’Etat.

Écrit par Sybille de Larocque

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