Des prix planchers pour sauver les agriculteurs français

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 26 mars 2021 à 12h02
Prix Plancher Agriculteurs
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36 centimesUn litre de lait est acheté à l'agriculteur 36 centimes et revendu à plus d'un euro en grande surface.

Garantir un prix plancher non négociable aux agriculteurs. C’est la proposition courageuse de Serge Papin, le patron de Système U. Il a carrément remis un rapport au gouvernement, le poussant à légiférer sur le sujet.

Des agriculteurs mal rémunérés

On le sait, aujourd’hui, nombre d’agriculteurs et surtout d’éleveurs vendent à perte leurs produits, parce que leurs clients ne leur laissent pas le choix. Il suffirait donc de contraindre les géants de l’agro-alimentaire et les centrales d’achat de « payer le prix » aux agriculteurs français pour que tout rentre dans l’ordre. Le problème, c’est le mot « agriculteur français ».

Petit, il y a 40 ans déjà, je me souviens des éleveurs qui bataillaient contre les agneaux importés de... Nouvelle Zélande. Des gigots qui parcouraient donc près de 20.000 kilomètres pour finir dans nos assiettes à Pâques ! En ce moment, vous pouvez acheter sur les marchés des avocats du Pérou et des fraises du Maroc. L’emmental premier prix vient de plus en plus souvent d’Allemagne, qui a désormais dépassé la France en volume de production de lait, alors que nous avions toujours été numéro 1 européen jusqu’ici.

Acheter français pour sauver l'agriculture

Or, oui, la concurrence des agriculteurs et éleveurs du monde entier est évidemment l’une des principales causes de la situation dramatique dans laquelle nos agriculteurs et nos éleveurs français se trouvent. Avec des charges plus élevées, et des contraintes administratives et sanitaires sans commune mesure avec ce qui se pratique ailleurs, même simplement chez nos voisins espagnols, la bataille ne se joue pas à armes égales.

Bravo donc à Serge Papin de Système U d’avoir remis le sujet sur la table. Mais il faudra aller plus loin : pour sauver l’agriculture française, acheter français d’abord est désormais incontournable. C’est une question de souveraineté nationale : un pays dépendant des autres pour nourrir ses habitants est un pays faible et fragile. C’est un de nos derniers atouts, ne le gâchons pas !

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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