Quand les taxis font grève, les VTC encaissent

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Par Laure De Charette Publié le 29 janvier 2016 à 6h39
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85%Entre 2014 et 2015, le nombre de créations d'entreprises se consacrant au transport de voyageurs a bondi de 85%.

La grève des taxis, qui protestent contre les VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) car ils craignent pour la survie de leur profession, a contribué à faire le beurre… des VTC ! D’après Le Figaro, ces dernières ont enregistré en un jour dix fois plus d'inscriptions de clients qu'à l'accoutumée.

Le malheur des uns...

Dans de nombreuses grandes villes de France, les taxis se sont mobilisés à l’appel de l’ensemble de leurs organisations professionnelles. Des milliers de chauffeurs ont débrayé. Résultat, les clients qui souhaitaient se rendre d’un endroit à l’autre ont fait appel aux principaux concurrents des taxis, les VTC tant haïs.

Ainsi la société AlloCab a vu le nombre de comptes créés par jour sur son application passer de 1 000 en temps normal, à 12 000 ces derniers jours. "Et des dizaines de comptes entreprises ont rejoint notre clientèle" explique au quotidien le président d'AlloCab. Autant de clients probablement fidélisés et qui ne reviendront peut-être pas, une fois la grève terminée, vers les taxis !

Même son de cloche chez Chauffeur-Privé, qui a enregistré 10 fois plus d'inscriptions que sur une journée normale, avec un nombre de nouveaux clients compris entre 10 000 et 15 000.

Ont-ils pour autant augmenté leurs tarifs, profitant de la grève de leurs concurrents ? Non, assurent les intéressés.

Un investissement qui part en fumée

Les taxis étaient déjà mobilisés il y a sept mois. Ils dénoncent les pratiques illicites de certains VTC et une chute de leurs revenus qui continue. Ils sont notamment furieux que des chauffeurs puissent faire le même travail qu’eux, sans avoir à acheter de licence. Cette dernière coûte environ 50 000 euros dans une moyenne ou petite commune, et environ 200 000 euros dans une grande ville.

La loi Thévenoud, promulgée en 2014, était censée réguler la concurrence entre chauffeurs de taxis et VTC en encadrant l’activité de ces derniers. Elle n’a visiblement rien réglé !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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