Situation économique : 5 questions pour entrer au gouvernement

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Par Jean-Paul Betbèze Publié le 29 août 2014 à 3h46

1. L'encours du livret A baisse : c'est bien ou mal ?

C'est bien. Le livret A rapporte plus de 1% en termes réels et net d'impôt. C'est le meilleur placement sans risque. Lutter contre la déflation, alias l'excès d'épargne, c'est soutenir la consommation populaire.

2. Les dividendes augmentent en France. C'est bien ou mal ?

C'est malheureusement bien ! Si la croissance était là, la bourse monterait sans avoir besoin de plus de dividendes pour donner confiance aux actionnaires. Ce n'est pas le cas : la bourse est inquiète, surtout pour les PME.

3. Mario Draghi fait-il du bon boulot ? Oui non ?

Oui, il fait du bon boulot. Il aide l'activité en soutenant le crédit bancaire. Ceci implique de faire baisser les taux courts et longs et de s'assurer que les banques vont mieux. Baisser les taux courts n'est pas compliqué, avec la croissance et l'inflation faibles que nous avons : il va le faire. Faire baisser les taux longs et l'euro est plus délicat, sans détourner les investisseurs quand le dollar monte.

4. Manuel Valls parle d'un risque de déflation. Raison ou tort ?

Economiquement risqué, politiquement justifié. La déflation, ce sont les prix qui baissent demain. En parler c'est inquiéter, sauf si. Sauf s'il veut convaincre que la seule politique possible est de réduire la dépense publique et de modérer les salaires. Dans l'un et l'autre cas, il faut plus de dialogue social, donc inquiéter en interne. Sauf si le message est aussi destiné à Bruxelles et à la BCE, donc inquiéter en externe.

5. Peut-on opposer « économie de l'offre » à « économie de la demande » ?

Non. Il faut les combiner. D'un côté, il faut muscler l'offre interne et réduire la demande publique, l'innovation et la formation permettant de conquérir des marchés externes. D'un autre côté, l'euro plus faible et une meilleure coordination des politiques économiques en zone euro devront aider : demande. La France ne peut profiter de cette situation qu'avec des efforts accrus de modernisation publique et de dialogue social : offre. Mais cette faible reprise inquiète. D'où l'idée de soutenir les bas salaires et de baisser les premières tranches d'impôts : demande.

Article initialement publié sur le blog de Jean-Paul Betbèze et reproduit ici avec l'aimable autorisation de son auteur.

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Jean-Paul Betbèze est PDG de Betbèze Conseil, membre de la Commission Economique de la Nation et du Bureau du Conseil national de l'information statistique (France), du Cercle des économistes et Président du Comité scientifique de la Fondation Robert Schumann. Professeur d'Université (Agrégé des Facultés, Professeur à Paris Panthéon-Assas), il a été auparavant chef économiste de banque (Chef économiste du Crédit Lyonnais puis Chef économiste & Directeur des Etudes Economiques, Membre du Comité Exécutif de Crédit Agricole SA) et membre pendant six ans du Conseil d'Analyse économique auprès du Premier ministre. Il est l'auteur des ouvrages suivants:· "Si ça nous arrivait demain..." aux éditions Plon, Collection Tribune Libre· "2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France" aux Editions PUF, 2012.. "Quelles réformes pour sauver l'Etat ?" avec Benoît Coeuré aux Editions PUF, 2011.. "Les 100 mots de l'Europe" avec Jean-Dominique Giuliani aux Editions PUF, 2O11. "Les 100 mots de la Chine" avec André Chieng aux Editions PUF, 2010. Son site : www.betbezeconseil.com

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