Les derniers chiffres de l'Insee concernant la création nette d'emplois en France vont faire peser un nuage sombre sur le bilan économique de l'exécutif. Le ralentissement de la création de postes est en effet au rendez-vous.
L'Insee a rendu son verdict pour le premier trimestre et si le solde de création d'emplois reste largement positif sur les trois premiers mois de l'année, le bilan est sans commune mesure avec les performances enregistrées en fin d'année dernière. La machine économique tricolore a ainsi créé 48 800 nouveaux emplois au premier trimestre, soit 0,2% de plus que durant la même période de l'année précédente. Si ce résultat signe le douzième trimestre consécutif de création nette de postes, il n'en reste pas moins en retrait par rapport au dernier trimestre 2017 durant lequel 107 300 emplois avaient été créés.
Signaux d'attention
Personne ne se plaindra d'un solde positif. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a commenté ces chiffres : pour elle, la conjoncture du marché du travail reste « bonne » malgré un contexte qualifié d'incertain. Elle admet toutefois qu'il existe des « signaux d'attention ». La conjoncture est inquiétante : l'Insee a en effet prévu une croissance de 0,2% seulement pour le premier trimestre, contre 0,7% enregistré sur les trois derniers mois de l'année dernière. Quant au taux de chômage, il s'établit à 9,2%, soit 0,2 point de plus sur le premier trimestre.
La locomotive du secteur privé
Dans le détail, c'est le secteur privé qui bien sûr tire la création d'emplois vers le haut : 47 000 postes y ont été créés, contre 1 100 postes dans le public. La France compte 25,17 millions d'emplois, dont 19,378 millions pour le secteur privé. Du jamais vu depuis 2010… Cela montre au passage la vigueur de l'activité économique française. Le gouvernement doit certainement croiser les doigts pour que cela se poursuive.