Start-ups : les « moineaux », grands oubliés du rapport Gallois

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Par Benjamin Suchar Modifié le 29 novembre 2012 à 20h55

Si le gouvernement a pris la mesure de l’urgence de la situation économique, les réponses apportées ne semblent pas suffisamment tournées vers ce qui peut faire la force économique d’avenir de notre pays : les start-ups et les PME.

En commandant à Louis Gallois un rapport sur l’industrie, le gouvernement s’est penché sur seulement 12 % des emplois en France. Certes, il est vital de réindustrialiser la France, mais nous pensons qu’il est également important de donner les moyens à ce qui peut permettre à la France de tirer son épingle du jeu dans la compétions mondiale : l’innovation et les services à fortes valeurs ajoutées.

Les moineaux font donc des propositions pour les start-ups et les PME. Nous sommes des jeunes entrepreneurs, issus des mouvements des moineaux. Nous voulons faire de nos jeunes projets, des champions mondiaux. Nous avons les capacités pour croître et recruter. Nous acceptons de prendre des risques pour créer, mais les freins administratifs qui brident notre développement peuvent nous être fatals.

La structure de marché entre les grands groupes et les start-ups/PME n’est pas la même. Nous faisons face à des carnets de commandes inconstants et nos structure ne peuvent pas absorber efficacement les coûts administratifs, les rigidités du marché du travail et l’instabilité fiscale. Il est temps d’être audacieux.

Voici nos propositions.
Un accord de confiance envers les Start-up. Dans nos entreprises, les salariés sont, sans doute plus qu’ailleurs, mobilisés, impliqués et acteurs des défis que leur entreprise doit relever. Nous demandons à ce que l’on fasse confiance aux entreprises et aux salariés pour qu’ils puissent bâtir ensemble leur projet avec plus de liberté. Cela impliquerait, pendant les trois premières années après création de pouvoir déroger au code du travail et notamment aux durées conventionnelles du travail, de créer un contrat start-up dont les conditions sont plus souples, et dont une partie de la rémunération peut être facilement alignée sur les résultats et des objectifs fixés.



Les charges sociales devraient être exonérées pour les deux premiers salariés sur une période de deux ans pour inciter au développement de l’activité et la création d’autres emplois. Les premières années, à défaut de pouvoir attirer des talents avec des salaires élevés, nous souhaitons les intéresser au capital. Nous demandons la mise en place d’un système simple d’attribution au salarié d’actions gratuites ou à prix réduit, sans taxation sur les plus-values lors ces attributions. Le statut d’auto-entrepreneur devrait être étendu pour les SARL, qui ont les mêmes niveaux de chiffres d’affaires. Ainsi, le statut autoentrepreneurial pourra être le premier étage de la fusée pour toute nouvelle entreprise. 

Un Small Business Act audacieux. Nous demandons la création d’un guichet unique des start-ups dans chaque région avec une assistance comptable, juridique, financière, en ressources humaines, propriété intellectuelle etc. Cette mesure peut s’accompagner d’un chèque service à dépenser chez les professionnels afin de faciliter l’accompagnement des entrepreneurs. C’est à ce même guichet que l’entrepreneur ferait toutes ses démarches administratives qui devront toutes être dématérialisées. Ces dernières sont un coût très important pour une jeune structure et doivent être simplifiées.

A ce titre, nous regrettons que la réduction des charges n’aient pas été privilégiée aux crédits d’impôts qui représentent une n-ième niche fiscale complexe et qui nécessitera la mobilisation de ressources humaines et financières pour en obtenir le bénéfice. Nous sommes favorables à un dispositif "gagnant-gagnant" afin que cette mesure ne conduise pas à l’augmentation des dividendes des grands groupes, mais bien à l’investissement et l’emploi.

L’attribution de 40 % des marchés publics à horizon 3 ans aux PME. Nous demandons pour ce faire l’ouverture des données publiques ("Open Data") en matière d’attribution des marchés publics afin de garantir une transparence totale. Peu d’acteurs font confiance aux start-ups et PME, notamment la première année, ce qui rend le recours aux crédits très difficile et complique la gestion de trésorerie.


Les PME n’ont pas les capacités pour faire respecter à leurs clients les délais de paiement, ou au risque de perdre ce dernier. Ainsi, nous demandons à ce qu’un dispositif d’incitation à l’investissement dans les PME soit mis en place.

Nous lançons ainsi un appel pour une véritable collaboration participative de tous les entrepreneurs et souhaiterions être reçu par le gouvernement pour lui faire part de nos propositions.

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Benjamin Suchar est jeune diplômé de Paris Dauphine et de l’EM Lyon. Serial entrepreneur, il a fondé CheckMyMetro et Yoopies après avoir travaillé succesivement à Barcelone et Londres dans une start-up et un fonds de Venture Capital. Passioné de nouvelles technologies, il explore le web et les smartphones à l’affut de concepts novateurs.

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