On le sait, l'âge moyen de départ effectif des fonctionnaires devrait être de 59 ans en 2025, alors qu'il devrait osciller entre 63 et 64 ans pour le privé. Malgré cela, l'écart pourrait se creuser encore un peu plus. Il suffirait que l'une des propositions phares du patronat, visiblement bien accueillie par les syndicats, soit acceptée.
Une decote progressive pour les départs avant 67 ans
Le patronat, engagé dans un nouveau round de négociations avec les syndicats en vue de sauver le régime des retraites complémentaires, au bord de la faillite, propose que les salariés du privé doivent à l'avenir attendre 67 ans pour toucher leur pension à taux plein. Problème, les fonctionnaires, eux, ne sont pas concernés et pourront donc continuer à partir à la retraite à 62 ans. Scandale en persepctive !
Précisément, le patronat veut appliquer une décote progressive de l’ordre de 20% à 40%, entre 62 et 67 ans. En somme, un salarié du privé pourrait très bien partir à la retraite à 64 ans par exemple s'il le souhaite, mais alors il ne percevrait qu'un certain pourcentage de sa pension, et non l'intégralité, comme c'est le cas actuellement.
18 millions de personnes impactées
Or les syndicats ne rejettent pas cette suggestion, qui a donc de fortes chances d’être retenue. Au risque de creuser encore un peu plus l’écart entre les retraités du public et du privé !
Reste qu'il y a urgence à trouver des solutions pour combler les trous : les réserves de l'Agirc pourraient être épuisées en 2018, et celles de l'Arrco en 2027.
Environ 18 millions de personnes cotisent soit à l'Agirc (cadres), soit à l'Arrco (tous les salariés du privé) et seraient donc impactées. Il faut savoir que pour un cadre, la pension complémentaire représente environ 60% de sa retraite totale. Pour les non-cadres, cela représente 30%. Ce n’est tout de même pas rien.
Actuellement, l'âge minimum légal est de 62 ans et la durée de cotisation du public et du privé est désormais similaire (41,5 ans). La durée de cotisation des régimes spéciaux doit aussi être alignée d'ici 2017. Mais la règle comporte de nombreuses exceptions puisque les policiers, les gardiens de prison et les contrôleurs aériens peuvent partir dès 52 ans ; les douaniers, les policiers municipaux, les personnels hospitaliers en contact avec les malades ou les agents SNCF autres que les conducteurs à 57 ans.