La réforme de l’assurance chômage, que le gouvernement a relancée après la crise sanitaire qui l’avait mise en pause, reste sur le devant de la scène. L’exécutif est accusé d’avoir minimisé l’impact réel du nouveau calcul des indemnités, ce que semble confirmer une nouvelle étude d’impact de l’Unédic en cours de finalisation.
300.000 chômeurs de plus qu’annoncé seront impactés
La dernière étude d’impact de l’Unédic sur la réforme du calcul des indemnités pour les chômeurs, que Le Monde a pu consulter et qui n’a pas encore été publiée car en cours de consolidation, semble dire que le gouvernement a minimisé l’impact de la réforme. Selon l’exécutif, en effet, ce sont environ 800.000 chômeurs qui devraient voir le montant de leurs allocation baisser.
Mais l’étude de l’Unédic semble avancer que ce seront bien plus de chômeurs qui seront impactés : 1,15 million, soit 315.000 de plus qu’annoncé par le ministère du Travail. Une donnée qui reste à confirmer, mais qui fait écho à celle de l’Unédic elle-même publiée en février 2021 et qui parlait de 840.000 chômeurs impactés. Pour le gouvernement, c’est toutefois une bonne nouvelle : il y aura plus d’économies à la clé.
Car c’est bien le principe de la réforme : en changeant le mode de calcul de l’indemnisation, le gouvernement espère faire des économies. De fait, au lieu du salaire journalier moyen, base pour calculer le montant des allocations chômage jusque-là, la réforme ne prendra en compte qu’un salaire moyen incluant jours d’activité et périodes d’inactivité. Automatiquement, le montant journalier retenu sera plus faible, et donc l’indemnisation sera pus faible.
Une indemnisation qui pourrait baisser de plus de 200 euros
Mais ce qui inquiète grandement les chômeurs c’est le montant de la baisse annoncée : selon l’Unédic, elle pourrait atteindre 17% de la somme perçue avant la réforme, voire plus. Plus de 300.000 chômeurs seraient si impactés que leur indemnisation serait amputée d’un quart de son montant.
Selon les calculs de l’Unédic, ces chômeurs-là verront le montant de l’allocation baisser de 885 euros net par mois à 662 euros net par mois, soit 223 euros de moins. Plus de 2.600 euros de moins par an, alors que les charges fixes du ménage (factures, loyers, assurances...) ne vont pas évoluer à la baisse.