Le gouvernement avait lancé en 2020 et en plein crise sanitaire, la réforme des Aides Personnalisées au Logement (APL) : une réforme qui consistait en un changement radical du mode de calcul. Entrée en vigueur le 1er janvier 2021, elle a bien permis de faire des économies majeures…
Une baisse des APL pour près de la moitié des allocataires
Un premier point d’étape de l’impact sur les APL des bénéficiaires avait été fait par la Caisse nationale des allocations familiales (CAF) en juin 2021, après 5 mois de réforme. Les résultats étaient éloquents : tout juste un quart des bénéficiaires avaient vu leurs aides augmenter (26%), alors que la situation économique était encore instable et que la reprise commençait tout juste à être au rendez-vous.
Inversement, selon la CAF, la part des ménages qui ont remarqué une baisse du montant de leurs allocations était de 41%. Seuls 17% des ménages n’avaient subi aucun impact de la réforme, en juin 2021.
Pour rappel, la réforme des APL consiste en un nouveau mode de calcul des aides : les revenus pris en compte ne sont plus ceux de deux ans en arrière, mais ceux des 12 derniers mois avec une révision trimestrielle. Le gouvernement s’attendait à faire des économies sur cette aide à destination des ménages les plus défavorisés, les Aides Personnalisées au Logement sont versées sur conditions de revenus… ce qui a bien été le cas.
1,1 milliard d’euros d’aides versées en moins
Dès le départ, l’exécutif annonçait 1,2 milliard d’euros d’économies sur le montant des APL du fait de la réforme… mais cette somme restait incertaine en 2020 à cause de l’impact, alors inconnu, de la crise sanitaire et de la crise économique qui s’ensuit. Finalement, Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, a confirmé que les économies ont été conformes à ce qui était attendu. Devant le Sénat, mardi 9 novembre 2021, elle a déclaré que l’État a versé 1,1 milliard d’euros d’APL en moins en 2021 par rapport à l’année précédente.
Une bonne nouvelle pour les caisses de l’État, une bien moins bonne nouvelle pour les ménages concernés. Ces derniers doivent en effet composer avec une baisse de leurs aides et la forte hausse du coût de la vie portée par une inflation élevée et un surcoût des produits liés aux pénuries et difficultés logistiques mondiales.
Les jeunes sont impactés, Emmanuelle Wargon assume
Critiquée par certains sénateurs, comme le relate Public Sénat, qui ont pointé du doigt les difficultés de certains jeunes actifs, la ministre du Logement n’a pu que confirmer que « l’APL leur est maintenant moins favorable ».
Mais Emmanuelle Wargon assume, jugeant que « si on considère qu’il faut aider les jeunes qui entrent dans la vie active, ce n’est pas forcément par les APL qu’il faut le faire ».