Coopération économique Franco-Chinoise : la courtoisie comme maître-mot

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Par Christophe Auperin Publié le 2 octobre 2013 à 4h04

Plus que jamais, la Chine apparaît comme l'enjeu majeur de ces prochaines années, tant en matière d'investissement que de commerce extérieur. La France, désireuse de doper sa croissance, a donc tout intérêt à se rapprocher du géant chinois. Comment ? Question délicate, à laquelle essaient de répondre certains espaces de discussion, privilégiant le dialogue à la méthode musclée. Et si la finesse avait encore de beaux jours devant elle dans le monde impitoyable des affaires ?

Quelques chiffres suffisent à prendre la mesure de l'enjeu économique que représente le marché chinois pour la France dans les prochaines années.

Connais-toi toi-même

1,33 % : c'est la part de marché de la France en Chine en 2012. Après quelques années difficiles, la France retrouve son niveau de 2009 (elle avait chuté à 1,23 % en 2011), mais reste loin derrière son voisin allemand, dont la part de marché est 4 fois supérieure en Chine, mais bien devant le Royaume-Uni (0.85 %) ou l'Italie (1 %). Ce sont principalement l'automobile, le nucléaire et les machines qui dopent les exportations de Berlin vers l'empire du Milieu.

26,5 milliards d'euros : c'est le déficit commercial de la France avec la Chine en 2012. Cela représente 40 % du déficit commercial global français. Malgré une légère amélioration en 2012, la Chine représente un immense marché dont l'Hexagone profite bien moins que son voisin allemand (17,7 milliards d'euros). La France doit donc rattraper un retard certain.

Lors de sa récente visite en France fin avril dernier, le Premier ministre chinois Li Keqiang a rencontré le Président François Hollande qui,s'il a appelé à un «rééquilibrage» des relations commerciales entre les deux pays, a précisé que ce serait par «le haut». «La solution, ce n'est pas de réduire [des échanges], mais de [les] augmenter» a ajouté le président français.

Resserrer les liens économiques qui unissent France et Chine. Une belle idée sur le papier, mais concrètement, comment la met-on en place ? Premier impératif, estomper la distance, tant géographique que culturelle, entre ces deux cultures. Créer des points de contact entre décideurs de chacun de ces deux pays, tant il est vrai qu'aujourd'hui encore, à l'heure du tout virtuel, on n'est jamais aussi fructueux en affaires qu'en rencontrant ses partenaires, et en apprenant à les connaître in real life.

Connais ton ami

C'est dans cet esprit que plusieurs espaces de discussions ont vu le jour. Leur but : faire bouger les lignes, partager des bonnes pratiques et, pourquoi pas, des opportunités business. Citons parmi eux l'international Summit of Business Think Tanks, qui s'est tenu en juin dernier, à Paris, en présence du Pr Chi Fulin, Président du China Institute for Reform and Development (CIRD), et de nombreux chefs d'entreprises français. Ou encore le Chinese Business Club, qui rassemble ce mercredi 2 octobre, pour la 3e année consécutive, des personnalités de premier plan du domaine politique et économique français comme chinois, pour renforcer concrètement les liens de coopération entre la Chine et la France.

Au programme du déjeuner organisé par ce club d'affaires très "VIP", une intervention du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg notamment, en présence de grandes entreprises françaises, comme Total, Bouygues, Areva ou LVMH, qui cherchent toutes à renforcer leur présence en Chine, condition sine qua non de la future croissance de leurs chiffres d'affaires.

Confucius, dont les fulgurances n'ont pas pris une ride au cours des siècles, attachait beaucoup d'importance à la courtoisie : « Pour affronter avec succès les différentes formes de relations interpersonnelles, il importe de pratiquer la courtoisie » écrivait-il. Plus que jamais, c'est dans cette optique que doivent se développer les futures synergies entre dirigeants économiques et politiques de pays que tout semblea priori opposer. Dans un monde où la rapacité à tout crin fait parfois oublier que sens du respect et des affaires sont tout à fait conciliables, les initiatives mettant en avant le dialogue plutôt que le choc des cultures tombent à point nommé.

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Conseiller en fusion-acquisition dans un cabinet d'accompagnement personnalisé dans la cession d'entreprises, Christophe Auperin s'intéresse de près aux mouvements des marchés, dont il aime, en bon sismologue de la finance, pressentir les oscillations à venir. 

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