Le conseil d'administration de Renault a montré la porte à Thierry Bolloré, son directeur général. Bruno Le Maire espère que ce départ va initier une « nouvelle étape » entre Renault et Nissan.
Après plusieurs jours durant lesquels la rumeur annonçait un chambardement à la tête de Renault, le constructeur automobile convoquait un conseil d'administration, avec pour objet de se prononcer sur la « gouvernance du groupe ». Thierry Bolloré, le directeur général de l'entreprise, a été débarqué. Il est remplacé immédiatement par Clothilde Delbos, pour une « période intérimaire ». « Lors de cette réunion, le Conseil d’administration a décidé de mettre un terme aux mandats de directeur général de Renault SA et de président de Renault SAS de M. Thierry Bolloré avec effet immédiat », explique le communiqué du constructeur.
Problèmes de management
Selon l'AFP, il a été reproché à Thierry Bolloré des « problèmes de management et de performance ». S'il a pu s'exprimer pendant le conseil d'administration, sa plaidoirie est restée lettre morte. Dans une interview aux Échos la veille de cette réunion, il déplorait un « coup de force inquiétant » et pointait du doigt un « risque de déstabilisation ». Ce départ forcé intervient dans un contexte où le partenaire de l'Alliance, Nissan, a aussi fait le ménage à sa tête. Il s'agissait, pour Renault comme pour Nissan, de solder l'héritage de Carlos Ghosn, qui en fin d'année dernière a démissionné des présidences des deux groupes suite à son arrestation au Japon.
Nouvelle étape pour l'Alliance
Bruno Le Maire a pris acte de cette décision, et il estime que ce départ signale une « nouvelle étape » entre Renault et Nissan. « Nous, ce que nous souhaitons, c'est que l'alliance entre dans une nouvelle étape avec une stratégie industrielle qui soit claire pour faire face à deux défis considérables: les véhicules autonomes et les véhicules électriques », a expliqué le ministre de l'Économie. Il a de nouveau dit son soutien au président de Renaut, Jean-Dominique Senard : « Nous avons demandé avec le président de la République que Renault définisse une stratégie industrielle qui soit claire, d'abord pour les salariés de Renault, qui veulent savoir où ils vont aller, ensuite pour l'alliance elle-même entre Renault et Nissan et puis pour tous les investisseurs ».