La 5G représente un gros casse-tête pour l'industrie de l'aviation qui sort à peine de la crise sanitaire. Les nouveaux réseaux cellulaires provoqueraient en effet des perturbations et des annulations de vols…
Dans les avions, le radioaltimètre est un instrument essentiel qui permet de calculer l'altitude. Il est très utilisé en Amérique du Nord durant l'hiver (où sévissent fréquemment des tempêtes et du brouillard) pour réaliser des manœuvres en basse visibilité. L'instrument fonctionne dans des fréquences allant de 4,2 à 4,4 GHz, tandis que la 5G opère dans la fréquence de 3,5 GHz. Selon l'association Airlines for America, le réseau cellulaire en phase de déploiement partout dans le monde pourrait provoquer au moins 350.000 vols perturbés par an.
Craintes pour les instruments de bord
Une perspective peu réjouissante au vu des difficultés dans lesquelles sont plongées les compagnies aériennes depuis le début de la crise sanitaire. Le retour à une activité normale n'est pas attendu avant plusieurs années, alors pas question d'y ajouter des annulations de vols et des retards à cause de la 5G ! En France, la Direction générale de l'aviation civile a recommandé d'éteindre les appareils disposant de la 5G à bord des avions, et de restreindre le déploiement de la 5G autour des infrastructures aéroportées.
« Culture de la peur »
Mais la riposte des opérateurs ne s'est pas faite attendre. La CTIA, l'association américaine des entreprises télécoms qui compte dans ses rangs les géants AT&T et Verizon, estime en effet que les compagnies aériennes entretiennent une « culture de la peur » basée sur des « informations erronées ». Selon le groupement, la 5G fonctionne de façon sécurisée dans une quarantaine de pays dans le monde, « sans causer d'interférences qui pourraient être néfastes pour le domaine de l'aviation ». Le bras de fer ne fait que commencer.