Si, sur Libération, un collectif de 40 personnalités réclame une loi sur le salaire des patrons pour que celui-ci ne dépasse pas les 100 SMIC par an, soit 1,75 millions d'euros, Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, a retourné sa veste. Alors qu'il réclamait lui aussi une loi pour empêcher des rémunérations excessives, il a finalement décidé que non, il n'y en a pas trop besoin.
Emmanuel Macron s'insurgeait du salaire de Carlos Ghosn
Le ministre de l'Economie avait été un des premiers à hausser le ton contre le salaire des patrons et particulièrement contre celui du patron de Renault, Carlos Ghosn, qui s'est octroyé un salaire de 7,2 millions d'euros pour 2015. Un salaire, qui plus est, que l'Assemblée générale de Renault n'a pas accepté votant à 54 % contre mais que le Conseil d'administration du constructeur dont l'Etat est actionnaire a finalement voté.
A l'époque, le 3 mai 2016, Emmanuel Macron menaçait d'une loi contre ce type de rémunérations. Un coup médiatique fort qui a entraîné, de fait, un début de prise de conscience. François Hollande et Manuel Valls se sont d'ailleurs prononcés pour ce type de loi sans forcément aller plus loin que la simple intention.
Emmanuel Macron dit que, finalement, légiférer n'est pas une bonne idée
Jeudi 19 mai 2016, l'avis d'Emmanuel Macron sur la question des gros salaires et d'une possible intervention de l'Etat à ce sujet a radicalement changé. Lors de la Conférence annuelle des investisseurs pour la croissance, il a déclaré que faire une loi pour plafonner la rémunération des grands patrons "n'est pas la bonne méthode". Décidément, il n'a pas pu réitérer ses propos devant les investisseurs...
Malheureusement pour lui, Manuel Valls avait, quelques minutes plus tôt sur RTL, réitéré cette idée d'une loi contre les grosses rémunérations. Pourtant, selon Macron, lui et le Premier ministre ne sont pas en contradiction.
L'un prône une loi, l'autre non, et ce ne serait pas une contradiction ?