Dans la première destination touristique au monde, l'épidémie de coronavirus représente un énorme manque à gagner. Les pertes immédiates pour le secteur devrait s'établir entre 30 à 40 milliards d'euros.
Alors que les vacances d'été entrent dans leur dernière ligne droite, l'heure est au premier bilan pour les entreprises du tourisme qui craignaient la désertion des voyageurs et des chiffres d'affaires en chute libre. Dans un entretien au Journal du Dimanche, Jean-Baptiste Lemoyne le secrétaire d'État au Tourisme explique qu'en temps normal, cette activité pèse 180 milliards d'euros de recettes, dont 60 milliards grâce au tourisme international. « L'impact immédiat de l'épidémie est d'au moins 30 à 40 milliards d’euros (…) Beaucoup d'opérateurs nous disent que leur chiffre d'affaires sera en recul de 20 à 25% en fin d'année », précise-t-il. Le mois de juillet est jugé « encourageant » et il espère un « excellent » mois d'août.
Les Français restent en France
Néanmoins, il concède que dès qu'un cluster apparait, « l’effet est immédiat sur les annulations de séjour et sur les réservations ». Jean-Baptiste Lemoyne salue les touristes français, qui ont permis de « sauver l'essentiel » : « les Français participent massivement à la relance du secteur touristique en privilégiant la France ». 70% de ceux qui sont partis en vacances cet été ont choisi la France. Mais le secteur a perdu une partie de la clientèle internationale : « en temps normal, la France accueille chaque été 17 millions de touristes étrangers quand 9 millions de Français partent à l'étranger ». Le secrétaire d'État voit d'un bon œil les intentions de départ vers l'Hexagone des clientèles belge, allemande, italienne et espagnole pour septembre, qui sont « plus élevées que pour juillet et août ».
Appel à l'épargne
Le gouvernement compte malgré tout sur les touristes français pour revigorer le secteur du tourisme tricolore. « Les Français ont épargné 55 milliards d'euros pendant le confinement. Il faut réinvestir cet argent dans l'économie nationale. L'industrie touristique pèse 8 à 10% du PIB et 2 millions d'emplois. Alors aux réservations citoyens ! ». Cet appel sera-t-il entendu ? Au vu des incertitudes qui pèsent toujours sur l'épidémie de coronavirus qui continue de frapper ici et là, la prudence reste de mise pour les vacances à l'étranger.